lundi, janvier 16, 2006

Tataouine

Tatatounie, Sud tunisien - Etant dans l'impossibilite d'entrer en Lybie dans des conditions democratiques, merci Khadafi et consort, je decide de descendre aux portes du Sahara tunisien, a Tataouine, derniere ville avant le grand desert. Via Gabes. Aziz, le receptionniste de l'Hotel d'Alger a Tunis sur la place Barcelone, est originaire de Tataouine et etant donne ce que je recherchais, il m'avait conseille d'y pousser une pointe. En fait de ville, il s'agit plus en fait d'un gros village ou tout le monde se connait.

Les conditions climatiques a cette periode ne sont guere plus clementes qu'a tunis, oui au moins le ciel est d'un bleu pur mais il fait toujours un froid scandinave. Ce qui me permet d'apprendre mes premiers mots d'arabe en dehors des salaam et autres shoukran, a savoir il fait froid (saga !), beaucoup froid (barsha saga !). Heureusement, il y a l'un ou l'autre hammam et le soir on peut aussi se rechauffer dans l'un ou l'autre cafe autour de tasses de the brulant et de shisha.

Je resterai 3 bons jours a Tataouine et c'est fou ce que le contact y fut facile, les locaux etant vraiment tres accueillant. Au bout de 2 jours, on m'appelait dans la rue par mon nom (Mr. David), a la terasse des cafes... Les gens n'ayant rien a faire, vraiment, de leur journee. Plus tard a Houmt Souk (Djerba), 300 km plus au nord, en prenant conge avec un chauffeur de taxi partage avec qui je discutais, il me dit son nom, Fituri, directement j'ai fait le lien avec un autre Fituri rencontre a tataouine, Fateh, c'etait son frere ! Vraiment ce coin de monde est petit.

Le chomage atteint ici des sommets infranchissables. C'est fou aussi le nombre de deprimes que j'y ai rencontre, loin des cliches des africains qui sourient tout le temps, qui sont heureux de vivre dans la pauvrete et des europeens qui ont tout et qui sont depressifs. Il y a ici une forme de realisme sur sa propre condition, je ne sais pas trop. C'est une region d'emigration et de retour. Je ne compte pas le nombre de gens rencontres qui ont ete 3, 5, 15 ans en France et qui en sont revenus.

Il n'y a qu'a lire la lueur dans les yeux des jeunes quand ils vous parlent de l'europe, l'attrait est immense. Avec un emigre revenu qui a travaille 15 ans a paris, on va l'appeler Michel, c'etait son nom la-bas, qui tient a present un petit snack de blebi (sorte de bol de mie de pain sur lequel on verse de la sauce, des epices, qui fait une bonne pape, pas tres goutant, mais calant) qui ouvre tard, bien pratique, juste en face de l'hotel Al Salaam, et ou je dinais tous les soirs, on a fait croire a 3 p'tits gars de 15-16 ans que j'etait a tataouine pour recruter 50 personnes pour travailler sur des chantiers. Ils nous ont cru sur parole ! Ils ne parlaient pas un mot de francais. Michel et moi on leur a explique combien la vie a paris peut etre dure en arrivant, c'est pas le bled paris, ni la campagne, c'est dur, il faut se battre, contre l'administration, contre les services d'immigration, contre les patrons peu scrupuleux, contre le climat, la ville etouffante etc... Ils en ont cure !

C'est vrai, en 5 ans en europe, il y a moyen de gagner ce qu'un dur travail vous rapportera ici en 20 ans. Qui ne serait tente par gagner 15 ans de sa vie...

Il faut aller dans le sud tunisien, a peine a 8 heures de train de tunis jusque Gabes, ou via un charter pour Djerba, 4 heures de bus apres. L'accueil y est incroyable, les gens authentiques, le francais y est tres repandu, et c'est calme.

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