mardi, février 28, 2006

Premieres impressions

Sana'a, Yemen - C'est toujours important de confiner ses premieres impressions, ne fut-ce que pour pouvoir en sourire apres, tellement la vision des choses peut-etre deformee de par la multitude d'inputs visuels, auditifs, sensoriels... recus en meme temps.

Les deux dernieres nuits precedant mon atterrissage a Sana'a, je n'ai quasiment pas dormi, me levant tres tot avant hier pour grimper sur le Mont Sinai et me levant encore plus tot hier pour prendre le bus de 6h pour Le Caire depuis Ste Catherine. 10 h de bus, suivi d'un dernier passage dans la ville du Caire comme pour dire au revoir, et une attente interminable a l'aeroport pour prendre enfin l'avion de minuit pour Sana'a. Encore une heure de decallage dans les dents et en comptant 2 heures d'attente dans la zone de transit (pas de visa), je me suis couche a 5h epuise.

A 10h, l'assistant du directeur du centre ou j'ai pris un mois de cours intensifs de langue arabe venait me reveiller a l'hotel.

En sortant dans la rue en plein jour, j'ai donc reellement eu l'impression de nager en plein delire. J'ai en fait traverse la vieille ville, faite de batiments tous du meme style en briques grises. De relativement hauts batiments d'habitation, de 4, 5 ou 6 etages, qui dessinent des rues assez etroites. Il y a une sorte de grand route qui traverse la ville, et je pensais au debut que c'etait un canal asseche avec des berges en pierre bleue brute de chaque cote. Les rues sont super propres. Le soleil tape. La vague impression d'etre en Inde, mais avec des rues cleans. Les gens croises dans la rue sont tres calmes. Quel contraste avec l'Egypte, pas de cris, de disputes, 10 x moins de klaxons, mais les gens ont l'air beaucoup plus serieux aussi, et surtout pas de harassement constant dans la rue, ca repose. La tenue repandue du yemenite c'est une robe, declinee dans toutes les couleurs, des sandales, et une veste de costume au-dessus. C'est vraiment LA tendance, j'ai vu des centaines de magasins de costumes ne vendant QUE la veste. Un keffieh, souvent rouge, sur la tete, et surtout, indispensable ustensile comme l'est la cravate chez nous, un couteau, ou plutot un poignard, dans son etui courbe, qui a parfois quasi la taille d'un sabre, accroche a la ceinture et porte bien en evidence au milieu. J'ai demande si ils s'en servaient, et il parait que non. C'est la jambia, poignard recourbé symbole de virilité et d'honneur (merci google). Il y a quelques variantes dans l'accoutrement, dont la plus frappante est la joue gauche ou droite gonflee. C'est du Qat. Il s'agit d'un leger exitant ou laxatif, je ne sais pas, qui se presente sous sa forme brute, un peu comme des feuilles de laurier visuellement, que les yemenites chiquent en laissant passer la journee. C'est peut etre pour cela que tout le monde a l'air aussi cool.

Cote femme, c'est la burqua noire integrale. Pas le grillage devant les yeux quand meme, mais juste une fente pour laisser passer le regard. Il parait que c'est la mode pour l'instant (sic). J'avais lu dans mon guide, qui date de 5 ans, que le Yemen etait relativement liberal par rapport a la condition feminine, les femmes ne portant pas de voile et ayant meme le droit de conduire une voiture. Mais apparemment, cela fait bien 4 ou 5 ans que ceci a change... Je ne pourrai quand meme jamais m'y faire...

Dans le courant de l'apres-midi, j'ai trouve en me promenant un apparement a louer pour un mois (ou plus), pas loin du centre d'etude, un endroit vraiment magique. Quelques photos parleront ici encore davantage. Par contre pour le permis de voyager librement au Yemen, j'ai fait chou blanc, il faudra payer une agence pour l'obtenir a mon avis... En repartant du Ministere du tourisme, j'ai fait connaissance et bu un excellent the (enfin voila du vrai tchai parfume) avec un vieux retraite de la marine yemenite qui avait passe sa vie sur les mers du monde et etudie l'anglais aux etats-unis via un programme special fourni par le gouvernement avant 1991.

A partir de ce jour, mes journees seront rythmees par mes cours et etudes du matin du samedi au mercredi, l'apres midi vacante, je trouverai bien a m'occuper et j'ai deja quelques idees. Les week-ends (jeudi et vendredi) j'ai planifie quelques excursions incha'allah :-). En tout cas, ce pays m'inspire deja.

dimanche, février 26, 2006

Le Mont Sinai

Il fallait bien terminer ce tour egyptien en apotheose sur le toit du pays, au mont Ste Catherine (2600 m) voisine du Gebel Mousa ou Mont Sinai. Non, je ne me porterai pas candidat aux elections presidentielles de 2007 comme l'avait decide F.Mitterand en descendant au pas de course avant celles de 1988 ;-). Mais le lieu et l'ascension se pretent effectivement a la meditation et a la reflexion.

L'ascension est a la porte de quasi tout le monde et n'a rien avoir avec un trek dans le desert, il faut monter calmement en empruntant les marches creusees par des moines du monastere Ste Catherine, il y en a pour 3 petites heures avec les arrets. Il faisait un temps a ne pas mettre un chien dehors, une bruine et un vent fort battaient, pas une ame qui vive sur tout le trajet.

C'est dans ce contexte que arrive au sommet, deux bedouins m'ont offert l'hospitalite, the, galettes de pain et feves au menu. Mon interlocuteur m'a fait comprendre que ca faisait deux mois qu'il n'etait plus descendu ! ils sont ravitailles de temps en temps dans leur petite cabane par des anes charges de vivre et d'eau, emmenes par des gamins. Ca m'a laisse songeur. Deux mois que je n'arrete pas de bouger, durant lesquels j'ai vu Nice, Marseille, Rome, traverse la mediterannee en ferry, visite la Tunisie, bouge dans toute l'egypte, pris 4 avions et marche des centaines de km. Je ne sais pas si je suis plus avance pour autant, mais eux, pendant tout ce temps, etaient la, au sommet du mont sinai.

Pour les photos relatives a ce post, voir album Egypte page 16, dscn2092 et suivantes.

vendredi, février 24, 2006

Farniente

De temps en temps, un peu de repos fait du bien... En general, je ne gaspillerais pas de l'espace web pour expliquer que je me suis traine une journee au soleil, mais il faut ici faire une exception.

Tarabin est un peu a Nuweiba ce que Assalah est a Dahab et ce que Na'ama Bay fut un jour a Sharm El-Sheik, a savoir un endroit paradisiaque, un refuge pour voyageurs independants en dehors de la tumulte. On est ici a moins de 50 km israelienne, a l'endroit ou l'Egypte, ISrael et la Jordanie se touchent quasiment. La mer est bleue transparente, les cotes montagneuses de l'arabie saoudite en vue de l'autre cote de la rive. L'endroit, le soft beach camp, le nom n'est pas heureux mais bon... est tenu par un couple Kamal et Christina, une allemande tombee amoureuse de l'endroit et de son ex-futur mari il y a une quinzaine d'annees. Le personnel est vraiment cool, on vous laisse tranquile, il ne faut meme pas se prendre la tete avec les thes que vous consommez, ce que vous mangez, tout est honnete a tel point qu'en partant on m'a dit que je payais ce que je voulais. On peut venir ici a l'aise en famille, il y a des excursions organisees a partir du camp ou d'une ou deux autres agences dans le village vers les Montagnes du Sinai, vers des sites de plongee, vers le Mont Sinai lui meme, Ras Mohammed etc.. ou on peut juste rester sur place, il y a moyen facilement d'y passer deux semaines cool.

Il y avait aussi pendant mon passage un jeune couple d'Israeliens. Je me demande toujours comment ils ont pu passer la frontiere egyptienne vu que la simple presence d'un tampon israelien dans votre passeport peut vous arreter a la frontiere quelle qu'elle soit, mais cela demontre sans doute une tolerance propre a la peninsule du Sinai.

jeudi, février 23, 2006

Le desert du Sinai

Arrive mardi soir de Sharm el Sheik via Dahab et Nuweiba, a Tarabin, j'ai trouve refuge dans un camp de huttes au bord de la plage, j'en parlerai plus tard.

Ce mercredi matin (hier) donc, j'ai decide, contre l'avis des responsable du camp, de faire un trek dans le Sinai "on my own", en trouvant l'un ou l'autre transport jusqu'a l'entree d'une piste que j'avais reperee sur une carte, menant au "coloured canyon". A l'entree de cette piste, a court d'eau, j'etais content de tomber sur un policier de faction dans sa cabane a cet endroit qui a rempli ma bouteille de l'eau de sa citerne en plastique, je me suis fait a toutes sortes d'eau en quelques semaines donc pas de problemes...

Je suis rentre dans ce desert montagneux vers 11h, marchant en suivant les tracks de jeep datant de je ne sais quand, en m'arretant pour juger le paysage. C'est fou ce que ca nettoie l'esprit des experiences pareilles. Le desert possede ce don de vider votre tete et il faut meme parfois de gros efforts pour se rememmorer ce que vous avez fait la veille, tellement cela semble loin dans ce vide. En fait de vide, les details de vie en ressortent beaucoup mieux, le moindre rapace ou insecte rempant est un evenement a meme d'attirer votre attention. Ca a l'air con, mais c'est assez singulier, on est tout content de rencontrer un arbre, un buisson, un scarabee... et vers 17h, je rencontrais le premier humain, un hollandais d'une cinquantaine d'annees et sa femme, arrives par l'autre bout de la piste en chameau avec guide, en fait le chemin le plus court. Je m'etais donc trompe d'entree... Alors qu'on discutait je le vois encore dire a sa femme, zeg, wij moeten nog de spullen klaarmaken en het is bijna donker ou un truc dans le style.

Ca faisait longtemps que je n'avais plus entendu le doux son de l'accent de nos voisins du nord.

Encore une demi heure au cours de laquelle je rencontrerai un bedouin sur son chameau qui a tente de me dire qu'en fait le coloured canyon etait vers l'endroit d'ou je venais (a d'autres, de gros farceurs ces bedouins), et c'est juste avant le coucher du soleil que je me suis ecroule sans un mot sur un matelas typique dans une cafetariat, un refuge de montagne en fait, garde par un bedouin qui ne parle pas un mot d'anglais qui etait en train de fumer une chicha avec un collegue de la vallee.

Inutile de dire que les mots sont inutiles dans de pareilles circonstances. Il m'a amene une bouilloire de the, des galettes de pain, un truc a ramasser avec le pain, je ne sais quoi mais c'etait vu les circonstances le meilleur repas absorbe depuis longtemps. Un troisieme collegue bedouin de la vallee est monte et on a termine la soiree dans une salle enmitouflee a l'arriere devant la tele et ses chaines satellites en fumant la chicha, le tout entrecoupe de quelques fou rires.

Je ne sais meme pas le nom de mon hote, mais comme ma venue n'etait pas officielle, liee a aucun groupe de touristes, il m'avait prepare a l'improviste une chambre dans l'une des ailes du refuge, avec 3 ou 4 couvertures, avec l'eclairage par bougies, c'etait vraiment une chambre de roi en bivouac. Dehors, la grosse tempete s'est levee peu apres le coucher du soleil. Je ne sais pas ce qui a mis ce refuge sur mon chemin, car avec le recul, je pensais sincerement trouver une jeep sur place et rentrer avec elle, mais il y avait longtemps que la derniere jeep avait quitte les lieux par l'autre bout de la piste.

Ce jeudi, une nouvelle journee de trek en solitaire m'attend et cette fois, je compte retrouver le chemin le plus court vers la route asphaltee de la veille, apres quand meme etre passe par cette fameuse "coloured valley". Ce sont en fait des montagnes creusees par les vents et des eaux qui devaient sans doute couler il y a bien longtemps, ce qui forme aujourd'hui des passages encaisses, des trous, au milieu de murs aux tons dores et blanc neige. Des veines rougeatres traversent de temps en temps les roches rencontrees, de la le nom de la vallee.

Apres ces passages, je fais demi tour vers ce qui devait etre la piste de jeeps, il devait etre 10h. A 12h, je n'avais plus d'eau, et bien que j'etais quand meme etonne par le peu de passage de jeeps, sinon leur absence totale depuis deux heures, je continue. Le plus penible en fait quand on marche dans le desert, c'est d'avancer dans le sable quand on est presse, et surtout, les mouches. Apres avoir axe ma reflexion sur le moyen d'eradiquer les mouches de la surface du globe, je me suis retrouve vers 15h devant une veritable impasse. Avec du materiel d'escalade, et une tenue adequate, il y aurait bien eu moyen d'escalader et de passer ce col qui se presentait devant moi, mais avec facilement 30 m de denivelle vers le bas en-dessous du col, cette roche de plus en plus poreuse et personne a je ne sais de kilometres a la ronde, ce n'etait sans doute pas une bonne idee. Demi tour et retour au debut du couloir que j'avais emprunte.

Je venais donc de marcher une heure pour rien, et la situation devenait critique sans eau, un soleil tapant un bon 30 degres dans une secheresse implacable et qui devait se coucher 3 heures plus tard, il n'y avait plus de temps a perdre. Meme si, entre parenthese, le voyage est par excellence une activite DE NUIT dans l'univers imaginaire arabo-musulman, de la le calendrier lunaire et tout ce qui en decoule et c'est vrai que le meilleur moyen de traverser des paysages arides ou il fait la journee entre 30 et 40 degres sans une ombre est de le faire la nuit, sous l'eclairage tamise de la lune. Mais ce n'etait pas vraiment une option. Fermons la parenthese.

De deux options plus realistes, l'une. Soit refaire en sens inverse exactement le chemin parcouru et retrouver le refuge de la veille. Soit continuer vers l'ouest toutes, je finirai bien par tomber sur cette fichue route en asphalte et de la je ferai du stop pour retourner a Nuweiba. En fait je ne savais plus tres bien si je suivais des traces de jeeps ou des reliquats de trainees de boue datant de mathusalem. Comme prevu, je retomberai quand meme sur cette route en asphalte vers 17h, peu frequentee, non sans m'etre retourne une derniere fois sur cet endroit qui ne m'avais pas abattu. Vers le milieu de l'apres-midi je n'en menais quand meme pas large. Apres m'etre rafraichi et rehydrate au camp, et apres les quelques taquineries d'usage sur mon "periple" (a mon avis ils y garderont l'image d'un fou ou d'un inconscient), on a regarde sur une carte et apparemment, vu l'endroit ou j'ai rejoint la route, a 30 km de Nuweiba, j'avais devie un peu trop vers le nord, faisant quasi 30 km dans le desert au lieu de la quinzaine max que j'aurais du faire, visite du canyon comprise.

Pour les photos relatives a ce post, voir album Egypte PAGE 15, dscn2068 et suivantes. D'autres sont en attente dans mon appareil argentique.

mardi, février 21, 2006

Ras Mohammed natural park

Sharm el-Sheik - En fait la seule raison de ma presence a Sharm el-Sheik est que je n'ai trouve rien d'autre directement a proximite du parc national Ras Mohammed, reserve nationale a moitie sur la terre ferme et pour moitie dans l'eau. Je ne decrirai meme pas Sharm el-Sheik, Moscou s/Mer Rouge, sauf que je me suis retrouve a l'hotel des Pigeons ! (sic). J'avais vu au Caire un lieu nomme le "Casino des Pigeons" (re-sic en francais dans le texte cette fois) et ca fait toujours rire. Option tres valable que la guest house sus-mentionnee, pour le casino, je ne sais pas.

Le parc naturel est ce que j'ai vu de plus beau en Egypte. Surtout sa partie maritime qu'il est possible, en certains endroits, d'explorer avec un masque, des palmes et un tuba. Je n'ai jamais vu de telles variations de couleurs portees par les poissons, la flore... Tres vite en quittant la minuscule plage de roche, il y a des failles d'une vingtaine de metres et on survole des forets de coraux. L'eau est si claire que la lumiere du soleil vient directement mettre en valeur ces lieux vraiment magnifiques. En tapant "ras mohammed" dans www.google.com puis cliquer sur "pictures", vous aurez des photos qui en parlent mieux que ce que je decris.

Pour mes photos relatives a ce post, voir album Egypte page 14, dscn 2014 et suivantes

samedi, février 18, 2006

Luxor

Continuons donc dans la vallee du Nil. Venant la veille de Edfu en train, je me suis dirige directement en debarquant a la gare vers la rive ouest de Luxor, beaucoup plus calme. Etant donne que ce sera sans doute mon seul et unique sejour a Luxor, je marque le coup en prenant un hotel pas trop degueu, l'Hotel Gezira, que je recommande vivement.

Pour Luxor, meme strategie qu'a Assouan, trouver un velo. Ici, l'avantage est que tous les sites sont accessibles par des routes asphaltees et donc en velo. Il faut pedaler dur sur un interminable faux-plat pour se rendre dans la vallee des rois, une quinzaine de kilometres.

Bon, les tombes, c'est bien interessant d'un point de vue patrimonial, historique et scientifique, mais franchement, je ne suis pas fan. Deja, du point de vue des principaux interesses, cela vous plairait qu'un million de touriste foulent votre derniere demeure chaque annee ? Plus serieusement, je trouve meme qu'il faudrait fermer ces lieux au tourisme de masse, etant donne qu'on est en train de degrader, respiration apres respiration et rejet de CO2, des lieux qui ont ete conserves depuis parfois plus de 5000 ans.

Mais l'Egypte vendrait sa mere pour le tourisme et on ne changera pas cela de si tot.

Beaucoup plus interessant, le temple d'Hatshepsut 1473-1458 B.C. (18th Dynasty). Ne fut-ce que d'un point de vue architectural.

En revenant vers Luxor-rive ouest, j'etais frappe par le fait que le long de la route que j'empruntais, il y a eu jadis une ville de plus d'un million d'habitants, Thebes, capitale de l'Egypte durant le Moyen Royaume et a deux reprises dans l'histoire antique la ville la plus grande du monde. Il ne reste RIEN de tout ceci. A l'emplacement de Thebes, il y a quelques villages de paysans, c'est tout.

Apres-midi, direction rive est de Luxor, siege du veritable Luxor moderne. A deux kilometres vers le nord se trouve le celebre temple de Karnak. Le site fait plusieurs hectares et vaut la peine.

Apres avoir stoppe des petits trains de touristes et saute dessus en marche et saute avant destination, j'ai fait Karnak avec mon sac sur le dos. Je gueule, je commande, j'avance, mon attitude est de plus en plus hautaine et arrogante et il est grand temps que je quitte ces hauts lieux de tourisme.

Photos voir album Egypte, page 12, dscn1956 - 2007.

vendredi, février 17, 2006

Entre Com Ombo et Luxor

Com Ombo, un temple dedie au crocodile sacre, le Temple of Haris. Au moment de l'ancienne Egypte, des crocodiles venaient se prelasser dans la baie qui lui fait face. Je n'ai pas vu de crocodiles.


Vue depuis le temple of Haris


A Edfu, l'imposant Temple of Horus, vraiment la construction sans doute la plus impressionante qu'il m'a ete donne de voir en Egypte apres peut-etre les pyramides de Gizah.

Horus - l'imposant fronton



Photos relatives a ce post.

jeudi, février 16, 2006

Assouan - Com Ombo

C'est en felucca que se fera ce trajet. J'en avais quand meme une autre image. Je pensais vaguement que nous traverserions des zones de foret vierge, style Amazone, mais en fait les berges sont bien seches et parfois clairsemees de palmiers. On a parfois de ces cliches en tete.

Juste un message aux touristes potentiels, evitez de prendre les ferries de croisiere svp. Ca tue la faune et la flore, ca pollue, ca fait du bruit, ca fait tanguer les bateaux a voile (plusieurs naufrages par an) et franchement ca ne ressemble a rien.

La nuit venue, quel moment de plenitude et de calme de voguer sur le Nil, couche dans la barque, contemplant un ciel degage et etoile a merveille. Nous etions contre un vent de face, le bateau faisait donc des zig zags pour que la voile puisse nous porter vers l'avant. Puis, une coupole jaune eclairee apparait sur la rive est. J'avais vraiment un doute au debut, tant cela etait imposant, mais il s'agissait bien de la lune pour un lever rarement vu.

Photos relatives a ce post.

mercredi, février 15, 2006

Assouan a bicyclette

Pour ne pas retomber dans le travers des sites touristiques et de leurs chauffeurs de taxis qui arrivent toujours a vous arnaquer et/ou qui vous menent la ou vous n'aviez pas du tout l'intention de vous rendre, sans possibilite de s'arreter la ou on veut, une solution : trouver un velo ! Je vous dis pas le sentiment de liberte ressenti ce jour la, meme si je n'ai pas vraiment profite de tout ce que Assouan a a proposer, comme le temple d'Aga Khan ou the tombs of the nobles, mais ce sera une occasion d'y revenir. Difficile de tout faire en un jour, quel que soit le moyen de transport utilise de toute facon.

J'irai jusqu'au high dam, construction titanesque qui separe le Nil du Lac Nasser, a une vingtaine de kilometres de la. Les rives du Nil a cette hauteur recellent vraiment des endroits de toute beaute, quasi paradisiaques, seulement troubles par les jeux des enfants des villages nubiens qui bordent la rive.


Feluccas sur le Nil


Premier et petit barrage de 1,5 km, petit frere du High Dam




Le Lac Nasser avant le High Dam, veritable mer interieure creee par un barrage




Berges du Nil

mardi, février 14, 2006

Tushka, welcome to Alaska

En venant d'Assouan la veille, j'ai ete intrigue par une oasis qui semblait etre un projet agricole initie sur fonds d'un cheik saoudien et je me suis decide a m'arreter dans le coin lors du retour.

Le micro-bus, non sans discussions, m'a ejecte au passage sur la route qui passe devant le village. Mon repere etait un canal d'une vingtaine de metres de large, traversant le desert depuis le Nil a quand meme 70 km de la. Je me suis rendu vers le seul endroit ou il semblait y avoir de la vie, un magasin "Omar Effendi". Je pensais au depart que c'etait le nom du patron, mais il s'agit bien d'une chaine de magasins de luxe ! avec quelques magasins en egypte, dont un a Tushka, village perdu au milieu du desert. Rajouter a cela le canal, une centrale electrique tres imposante, et l'oasis dont j'ai parle, quelque 20 km plus loin, et ou je passerai lors du trajet vers assouan (mais non liee au lieu en fait). Le lieu me semblait etrange. De telles infrastructures, alors qu'il n'y a rien. Aucune activite economique digne de ce nom, aucune usine, aucune zone agricole. Rien. J'ai eu la reponse a cette enigme une ou deux semaines plus tard. Il s'agit en fait d'un projet de Moubarak de faire jaillir une activite economique au milieu du desert au-dela de la "fin" de l'Egypte, a savoir la grande digue d'assouan. Ce fut un fiasco total. Hosni Moubarak y a perdu un peu de sa credibilite dans l'aventure, et beaucoup de gens furent scandalises par ces milliards de livres egyptiennes lancees dans le sable. Enfin, ce ne sont pas nous, Belges, qui allont faire la lecon, je ne fais que decrire.

Me voila donc a Toushka, dans le magasin de luxe le plus recule du monde et la premiere personne qui m'adresse la parole, sous ce soleil quasi insupportable, rien ne bouge, meme les mouches, me dit "welcome to Alaska". J'avoue que ca commencait bien, ca me changeait des "welcome to egypt" aussi faux qu'interesses de la plupart des commercants rencontres, meme 4 semaines apres mon arrivee dans ce pays. Je fus en fait bien vite pris en charge par l'agent de securite du magasin, mister Mutuali et on me fait asseoir devant un the comme le veut l'usage.

Une photo parle mieux qu'une longue liste du style d'objets mis en vente dans le magasin.


hébergement gratuit de photos & vidéos avec www.photomania.com



Sachant tres bien qu'il n'y avait rien la que je puisse acheter a moins d'envoyer un canape design ou une tapisserie 3 m x 4 m representant le president de la republique par avion cargo en belgique, on me considerera vraiment comme un hote. Le patron arrive peu apres et s'installe derriere son bureau. Nous voila en train de siroter du the et de discuter tout en regardant la television et ses 465 chaines satellites, et cela durera quasi une demi-journee, allee et venue au canal comprise. Il va de soi que je ne verrai pas un client passer. Ca reste l'un des moments les plus surrealistes de mon voyage jusqu'a present.

De la, nous partons avec l'agent de securite a Assouan ou il a sa famille et ses amis avec lesquels nous passerons la soiree. En cours de route, il s'appitoie, et je le comprends, sur ce boulot mal paye, exerce depuis 1 an et demi, a compter les bus de touristes passer sur la route plus loin et a tromper son temps a fumer des substances psychotropes. Ce qu'il y a de mieux a Toushka, end of the world, c'est la mosquee...

L'hote chez qui nous passerons la soiree a Assouan, Nasser, possede deux bouquins j'ai l'impression, en tout cas les deux bouquins qu'il a tenu a me presenter et a commenter ensemble : une bible en roumain et un bouquin couverture rouge en arabe de JOHN RAY retracant les glorieux evenements de la revolution russe de 1917. Y'a pas a dire, cette journee etait vraiment placee sous le signe du contraste.


Le canal Mile - Tushka, je reviendrai sur son nom exact




Des vergers en plein desert, la vie a partir d'un filet d'eau de source brulante

lundi, février 13, 2006

Abu Simbel, l'Egypte nubienne

Plutot que de remonter le Nil ville par ville depuis le Caire, j'ai decide de remonter le Nil egyptien jusqu'au bout en une traite et de le redescendre jusque la ou le temps et mon rythme me le permettrait. J'ai pris le train jusque Assouan, terminus. Etant donne que la voie de chemin de fer suit le Nil, on a l'impression de traverser une banlieue in-ter-mi-nable en train, c'est frappant. Apres ces 700 km et 10h de train, j'ai pris un bus local, directement en sautant sur un taxi qui m'a mene a la gare de bus 5 km plus loin, avant que les touristes du meme train n'aient le temps de reperer ne fut-ce que la sortie de la gare, ce qui m'a permis, en le devancant d'une demi-journee, d'echapper miraculeusement au "convoi" de touristes se rendant a Soumbel. J'ai rencontre une touriste sud africaine quelques jours auparavant qui m'avait decrit ce convoi en des termes semi-cauchemardesques. 1000 touristes qui debarquent en meme temps sur le site, prenant les memes photos, et une fois fini, tout le monde dans le bus et retour a Assouan. Dieu soit loue, j'ai echape a cela.

En cours de route, je verrai encore de somptueux paysages de desert, la temperature s'eleve d'un cran depuis le Caire, on s'approche du tropique et on est a la frontiere soudanaise. Lors de l'arret du bus dans un coffee shop au milieu du desert, je m'appercois qu'on est entoure a 360 degres a la ronde de mirages d'eau.

Abu Simbel se resume a deux temples, l'un dedie a Ramses II, l'autre a Nefertari, deplaces pour etre sauvee des eaux du Lac Nasser lors de la construction de la Grande Digue a Assouan. L'ouvrage de deplacement de l'oeuvre entre 1964 et 68 reste l'une des toutes grandes entreprises de ce 20e siecle.

Les deux tombes d'abu simbel vues sous le meme angle



L'un des colosses gardant l'entree de la tombe principale



Infos sur Abu Simbel

vendredi, février 10, 2006

Islamic Cairo

Le Caire - Aujourd'hui c'est la priere du vendredi et rien de tel que de se rendre au coeur du Caire Islamique pour juger de l'ambiance qui y regne suite a l'affaire des caricatures de mahomet. Et ce n'est pas que je serai decu, loin de la meme, je me tenais a carreau, notamment sur l'heure de la sortie des mosquees sur le coup de midi trente, mais je n'ai deplore absolument aucun incident, ni meme le moindre debut d'animosite a mon egard. Je ne vais pas entamer un long discours ici, il ne concernerait que moi, a un moment et en un lieu donne, devant la mosquee Amr Ibn el-As, mais voila. J'ai límpression que les imams calment le jeu dans les prieres, je ne sais pas trop. On est loin des scenes de saccage des ambassades ici. Tout est possible evidemment, il suffit d'une centaine de motives, mais on prefere ici la force du boycott des produits danois et d'apres la presse egyptienne ca marche. D'apres le peu dont je sais, les Egyptiens ont une aversion absolue pour le terrorisme, quel qu'en soit le moteur. Ne fut-ce que pour le tourisme qui a rapporte 6,6 milliars de dollars l'annee passee. Le president Hosni Moubarak repetait encore mercredi lors "d'un discours historique pour la 54e journee de la police" (sic) que la priorite capitale pour l'Egypte cette annee encore etait la securite et la stabilite du pays. Mettre de l'ordre dans l'anarchie de l'administration, le business sauvage et la corruption, on en parle pendant quelques jours quand une catastrophe causant un millier de morts arrive, comme celle du El Salaam. Les milliers de prisonniers qui trainent dans les prisons faute de jugement et meme pire, en attendant l'execution d'un verdict de liberation prononce, pendant des annees, ils attendront. Ce sont de tout autres sujets et apres tout, c'est secondaire...

J'etais passe lors de mon premier sejour au caire dans les quartiers islamiques, ne sachant pas trop ou j'etais, me perdant meme, et ce second jour m'a permis de bien fixer tout cela. Il y a eu une manifestation de 3000 personnes ici au Caire, et elle s'est tenue devant la mosquee al Azhar. Il y a peut etre eu des images en europe, je ne sais pas. Je m'y suis donc rendu pour voir cela de plus pres. La mosquee en elle meme est magnifique. J'etais accompagne d'un docteur es religion, que j'ai laisse aller faire sa priere de 15:30, je me suis tenu au fond de la mosquee en meditant calmement. Quelle que soit sa conviction religieuse, c'est indeniablement un moment d'un zen absolu. Lorsqu'il est revenu, il etait accompagne de 4 etudiants en religion qui etaient venu pour visiter egalement cette mosquee, sa partie madrasa (universitaire) en fait. Nous voila donc parti a 5 avec notre imam pour apprecier les decors de ce lieu pieu. J'etais en fait accompagne d'une brillante delegation. Deux de nos amis etaient palestiniens de Jerusalem : l'un, le plus sympathique, deja porteur d'un diplome en Information Technologies et venait faire un master en religion a l'universite de 6th october city, a cote du Caire. Mon principal interlocuteur venait faire une specialisation en immunologie dans le cadre de ses etudes en medecine. Les deux autres etaient syriens dont l'un, le plus humble, ne en arabie saoudite et en derniere annee de medecine et le dernier je n'en sais rien a part qu'il vient de Syrie directement. Ils avaient en commun d'etre a mon avis issus de milieux aises. Il faut pouvoir se permettre de venir faire une specialisation en religion au caire et en meme temps achever ses etudes et voyager ainsi dans tout le moyen orient, ils ne sont pas en pause carriere eux ;-) Ils avaient aussi en commun d'etre en tenue complete de parfaits imams et la barbe reglementaires.

Apres la courte visite du reste de la mosquee, Ihab le second palestinien futur medecin, a propose de m'inviter dans un restaurant pour que l'on puisse discuter plus en detail de l'Islam et pour faire connaissance. Comme m'a dit un jour Said, un type que dont j'ai fait connaissance dans downtown, "You could even discuss with the devil";-). J'ai donc accepte mais je leur ai propose pour leur en mettre un peu dans la vue, de nous rendre a Bab Zuweila, porte du vieux rempart du caire islamique que j'avais vu lors de ma premiere visite non loin de la. Je savais aussi qu'il y avait deux mosquees en route et la vue des remparts de bab zuweila est l'une des plus belles de cairo et c'etait parfait a l'heure du soleil couchant. En deambulant dans les rues, derriere eux, je me suis rendu compte en fait, que pas mal de regards et d'attitudes etaient hostiles par rapport a ce groupe de religieux. Il y avait des devots bien sur, qui venaient quasi embrasser leurs mains, ce qui n'est d'ailleurs pas compatible avec l'islam qui ne connait pas d'intermediaire entre le croyant et Dieu si je me tiens a leur credo, mais j'ai vu aussi pas mal de regards noirs, mefiants aussi. Pas mal de regards incredules aussi parfois de voir 4 imams et un occidental se promener dans ce souk quasi en blaguant et s'en aller en taxi.

Nous dinerons dans un restaurant de Zamalek, l'un des quartiers riches du Caire. Diner qu'ils paieront, c'est la premiere fois qu'on m'interdit de payer quoi que ce soit, malgre mon insistance, depuis que j'ai mis un pied en egypte... De nombreux choses retenues de ces entretiens, mais la place nést pas vraiment ici et ce serait long, mais on peut en parler a l'occasion. Je completerai peut etre plus tard. Voici quelques photos du caire islamique en attendant. (bon impossible d'inserer les photos, il faudra que je trouve un autre moyen que ce blogger)

jeudi, février 09, 2006

Old Cairo


Le Caire - Old Cairo, ou Babylon, se situe au sud du centre du Caire, le long du Nil, c'est le coeur historique fondateur de la ville. Ces quartiers sont composes essentiellement de communautes chretiennes coptes. Et c'est un conservateur de l'eglise Sainte Mina, datee du 5e siecle, a proximite du cimetiere armenien, qui m'y a emmene alors que je me promenais quasi de l'autre cote de la ville mais la visite en vallait la peine. Je ne vais pas ici tenir un discours sur la minorite copte orthodoxe en egypte, tres importante, il y a de nombreuses references et on pourra en discuter a l'occasion. Ces quartiers sont tres paisibles en regard des quartiers grouillants du caire islamique et ceux bruyants de klaxons du nouveau caire. Je repasserai mettre les legendes plus tard.





mercredi, février 08, 2006

Downtown Firm

Le Caire - J'essaie de rassembler certains sujets sous le meme jour et ecrit dessus quand cela me semble le plus approprie, tout en essayant de ne pas faire de ce blog un compte-rendu ronronnant, un catalogue d'une succession de faits au jour le jour. Ensuite, sur ces pages, je ne parle pas trop des gens que je rencontre, car premierement, cela tient un peu de leur vie privee et de deux, je pourrais remplir ces pages uniquement des nombreuses histoires, parcours de vie, anecdotes des 10 personnes par jour avec qui il m'est donne de boire un the, de fumer une shisha ou de simplement tailler une bavette dans la rue. Je tiens la plupart de ces profils en memoire et cela me servira peut-etre un jour.

Downtown est un quartier qui s'est developpe dans la deuxieme partie du XIXe siecle, sur un emplacement qui nétait qu'un marais avant que des appels d'offres ont amene ici des architectes francais, belges et anglais a modeller ce qui pourrait constituer un nouveau pole economique de la ville. Le Caire historique etant plus au sud (Babylon / old cairo) et surtout a l'Est de ce nouveau pole, a savoir le Caire islamique et ses mille minarets.

Il s'agit surtout aujourd'hui d'un point de repere pour les voyageurs car c'est ici que l'on trouve tous les hotels cheap et moyens, les agences de voyage, et tout ce dont les voyageurs independants ont besoin. Il y a evidemment un enormne business a faire et les gens que l'on y rencontre ont mille et une astuces a vous proposer en vue de mieux vous faire profiter de votre sejour. Qui dit business malin, dit business win-win et c'est comme cela qu'en fonction de votre naivete ou de votre connaissance des affaires, vous maximiser votre profit ou vous vous retrouvez pigeonne. Vous voila affuble dún package EXCEPTIONNEL pour les pyramides ou un tour dans le desert, ou d'une carte d'étudiant alors que vous n'avez plus pose votre derriere sur un banc d'ecole depuis 10 ans, vous pouvez aussi participer a un traffic d'alcool et de cigarettes en allant vous procurer ces biens de consommation au duty free d'un hotel 5 etoiles du coin si votre entree date moins de 3 jours, une extension de visa pour 6 mois ? y a qu a demander... un visa pour le yemen ou la republique centre africaine ? Il y a toujours un gars de downtown qui a un pote qui a un pote dont le pere travaille a l'ambassade : 50 livres egyptiennes, une carte de visite, un accompagnateur et le tour est joue. Et chaque jour, de nouvelles propositions sur la table.

Et c'est un fait que le Caire est une ville inhumaine (ceci fera l'objet d'un article demain). Comme toutes les megapoles et celle-ci depasse toutes les autres. Les contacts reels sont extremement difficiles. Ils existent mais sont rares. Les vendeurs de parfum a une livre le gramme (quelle escroquerie) par exemple, se presentant comme de simples gens qui se balladent, vous abordent vraiment innocemment, pour vous emmener dans leur shop par pure hospitalite bien sur et pour vous faire boire un the, au debut je me suis retrouve 3 ou 4 fois dans l'un de ces magasins, souvent fort bien arranges ceci dit. Je n'ai jamais achete le moindre gramme bien sur. Parfois j'ai joue le jeu car j 'avais justement envie d'un the et quand on a un peu de temps a tuer... Mais quelle perte de temps et quelle energie pour se degager. On les voit arriver de loin en fait. Et apres 10 jours dans le quartier, je ne sais pas si ca se lit sur le visage, mais ce genre de proposition ne m'arrive meme plus.

Il est important de faire le tri, certaines personnes peuvent effectivement vous aider car Le Caire est un dedale, et il faut fixer les conditions, savoir quel est le service rendu, discuter et il y a moyen de s'en tirer avec une situation ou les deux parties sont gagnantes effectivement, tout travail merite salaire. Dans mon cas lorsque je suis arrive, les 4 ou 5 hotels ou je comptais me remdre affichaient complet. Avec un gars que j'avais rencontre lors de ma premiere visite au caire, il má indique des hotels qui ne figurent pas dans des guides et est venu avec moi et il má rendu un bon service car jái trouve une bonne chambre pour une semaine complete a un bon prix, sans devoir me preoccuper de devoir changer tous les deux jours. Il a recu une commission bien sur, je lui ai demande par apres. Les boys de downtown ont tout un reseau, je sais a peu pres avec quels hotels travaille tel ou untel, avec quelles agences de voyage. Ils se connaissent tous, utilisent des pseudomymes. Caesar, ce gars qui n'a l'air de rien mais qui commande les gens qu'on rencontre dans la rue d'un claquement de doigts, il est ne ici, Sammy, fils d'un refugie yemenite, Houssam, qui a son coeur partage entre Naples, le Caire et Sharm El Sheik. Je connais quelques personnes comme ca, que je peux rencontrer a tout moment dans downtown aux places habituelles, qui lorsqu'ils me proposent un plan revolutionnaire, je reponds par le sourire, l'air de dire a d'autres mon ami, mais pas a moi. Ce n'est pas grave, ca n'empeche pas qu'on ira quand meme boire un the ou un cafe, discuter des derniers evenements politiques, de comment est la vie en europe, qu'est-ce qu'on pourrait bien monter comme business ensemble ;-) et tous les sujets qui nous passent par la tete. Ceux que j'ai rencontre ont un bon niveau d'etude, attendent parfois 6 ou 7 ans un poste d'etat lie a leurs etudes, et font du business a court terme en attendant pour se payer alcool, sorties et parfois drogues, ont un tres bon niveau d'anglais, sont tres ouverts a force de rencontrer des gens d'horizons differents. Mais que tirer de tout cela a part un contact direct, qui peut etre un bon contact, mais probablement sans lendemain. Il faut juste en etre conscient. Et qui sait, incha'allah...

Midan Talaat Harb (square)

mardi, février 07, 2006

Masr (l'Egypte) en route pour la finale de sa coupe

Le Caire - Ce qui suit est un article que j'ai ecrit pour un journal national belge, mais il n'a pas ete publie malheureusement. Ce n'est pas grave, l'exercice etait interessant.

Que ce soit au Caire ou en province, les Egyptiens n'ont montre en general jusqu'a present qu'un enthousiasme modere pour la Coupe d'Afrique des Nations 2006 organisee dans leur pays. Au premier tour, l'homme de la rue ne connaissait souvent pas l'adversaire du jour la ou en Belgique ou en France par exemple, tous les medias confondus nous auraient prepares et informes en detail de l'evenement. Il est vrai que les Egyptiens ont pour la plupart d'autres defis a relever dans leur vie de tous les jours, a commencer par assurer une vie decente pour eux-meme et pour leur famille.

Depuis l'elimination de la Tunisie et du Cameroun en quart de finale, l'Egypte, pays organisateur est devenue favorite du tournoi. Il y a deux etapes a franchir avant le sacre, et les Egyptiens, son entraineur, les joueurs, les supporters en general restent extremement concentres sur leur tache, match apres match, ce qui est une attitude ideale en vue de la victoire finale. "Incha'Allah" (si Dieu le veut) comme le dit tres bien l'expression consacree. Le premier obstacle a franchir etait hier soir le Senegal en demi-finale du tournoi. Le jour meme de la mise en vente des tickets, ceux-ci se revendaient deja au double du prix sur le marche parallele, rien que pour epargner a l'acheteur les 5 heures de file necessaires pour les obtenir. Le jour du match, les tickets se vendaient sous le manteau au moins quatre fois leur valeur initiale.

Le match avait lieu dans l'impressionante arene du Cairo International Stadium, dans la banlieue du Caire, ville megapole grouillante et stressante de 20 millions d'habitants, ou sans doute plus de 80.000 personnes, au-dela de la capacite officielle du stade, devaient porter leur equipe nationale vers le but adverse. Les differentes entrees des tribunes etaient fermees des 17h, deux heures avant le match, le stade affichant deja complet. Avoir un ticket valide n'etait pas une raison suffisante pour y acceder. Le fait qu'il y avait plus de tickets en circulation que de places effectives reste un mystere. Des mouvements de foule mecontente ont ete tres vite maitrises grace au dispositif policier impressionant. La tension etant a son comble, des centaines de personnes, y compris des policiers, ont saute des grilles, use de mille ruses pour entrer dans le stade, tous les moyens etaient bons pour ne pas rater ce moment.

Le public etait en general jeune, compose dans son ensemble de tout ce que le Caire et l'Egypte porte de population plus aisee et laicisee que la moyenne, affichant sa modernite "occidentale", mais avec tout le charme et le caractere moyen-orientaux propre au peuple egyptien. Le spectacle se deroulait devant les yeux du president Hosni Mubarak et une reproduction en taille reelle de la tete du Sphinx de Gizah au-dessus de l'entree des joueurs.

Le match en lui-meme fut equilibre, une mi-temps a mettre a l'actif de chaque equipe, l'Egypte ouvrant le score a la demi-heure sur un penalty botte a deux reprises. En deuxieme mi-temps, le Senegal a pris le jeu a son compte et est revenu logiquement au score sur un but du marseillais Mamadou Niang, héritant d'un centre magistral de Lamina Diatta, qui a lobé la défense égyptienne. Niang d'un coup tête décroisé remettait les pendules à l'heure, dans un silence de mort et au grand dam des 80.000 spectateurs du stade international du Caire.

En fin tacticien, Hassan Shehata, l'entraîneur egyptien a procédé à un changement judicieux, en sortant son attaquant vedette, Mido, dont la prestation était en dessous de la moyenne, par Emr Zaki. Mido ne voulant pas sortir l'a fait savoir vigoureusement à son coach et ils en sont meme venus au main, ce qui est assez singulier a ce stade d'une competition sportive continentale. C'etait bien vu de la part du sélectionneur des pharaons, car ils reprirent le controle du jeu notament par les passes rapides du remplacant et c'est lui-meme qui inscrira le but victorieux, par un coup de tete rageur a dix minutes de la fin du match, devant un public dechaine et un niveau sonore impressionnant de cris, de chants, de tambours et de djembes. Les klaxons et les scenes de joie perdureront jusque tard dans la nuit du Caire.

Spectatrices attentives
Supporttrices attentives
Des roses sur le panneau d'affichage a la fin du match
80.000 drapeaux noir blanc rouge
Animation
Happy cops

lundi, février 06, 2006

Gizah et el Saqqara

J'ai pu negocier sur place, tard la veille, tres hard discount, un trip en chameau entre les pyramides, puis une visite d'el Saqqara, un autre site de pyramides 7 km plus loin dans le desert. Le tout sur une journee. L'accord n'a pas ete entierement respecte, mais ok, c'etait quand meme tres cool de se ballader a dos de chameau, librement entre les pyramides, loin des bus de touristes. Elles ont ete photographiee sans doute un milliard de fois, mais voici quelques photos. (cliquer pour elargir)

Les 3 pyramides principales de Guizeh : Kheops, Kephren, Mykerinos. Les 3 petites sont les pyramides des reines, construites par Kheops pour sa mere et ses deux femmes.

Kephren

Le Sphinx

La pyramide de Saqqara. Il y a encore un site 5 km plus loin que je n'ai pas visite d'ou on peut voir en alignement les 9 pyramides. Deux sur place, celle de Saqqara, 3 intermediaires et a l'horizon les 3 pyramides les plus celebres, celles de Gizeh.

Lien utile : http://www.insecula.com/us/musee/M0134.html

vendredi, février 03, 2006

Zawiyyet al-Mayyiteen

el-Minyia - Oui, c'est vrai qu aujourd hui j ai senti plus de regards menacants que d'habitude, et il me semble que les gens demandaient avec plus d'insistance d'ou je venais, leur visage s'eclairant d'un sourire quand je leur disais "Belgiki", mais je ne sais pas trop si c'est le fait que l'on m'a fait part du "drame", donc ma paranioa, qui se sent, se renifle, ou non. C'etait les prieres du vendredi aujourd'hui et nul doute que ca a menace et jase sur les marches des mosquees. Et je ne sais pas trop ce qui s'est dit. Mais je pense quand meme que je n'aurais rien remarque si je n'avais ete mis au courant. Ceci dit, je ne comprends pas la demarche des journaux qui ont reproduit des pamphlets issus d'une strategie d'extreme-droite, les musulmans sont deja humilies sur tous les fronts pour l'instant et on sait ce qui est sacre pour eux. J'imagine le tolle que susciteraient des dessins humoristiques publies a tout va, sur l'holocauste ou sur le 11 septembre, qu'est-ce qu'on se marre...

En tout cas, absolument aucun incident a declarer sauf une semi-bagarre ce matin a l'hotel car ce #### m'a exige 71 livres egyptiennes alors que j'avais negocie 59 la veille avec son collegue, montant que j'aurais du payer sur le champ, a savoir la prochaine fois. C'est vrai que 71 c'est ce que le tarif officiel indique, et c'est vrai que c'etait une chambre double exhorbitante au tarif d'une simple avec vue sur le nil dans un des plus beaux hotels de la ville, mais un accord, c'est un accord et apres une demi-heure de discussions steriles ou j'ai meme propose de couper la poire en deux a 65 sur deux nuits mais en gardant la meme chambre, alors que je me preparais a vivre une journee pepere, je suis remonte chercher mes affaires en hurlant, et super zen en redescendant. Je vois encore la tete du receptionniste me voyant passer et me demandant, barricade derriere son comptoir, seuls les yeux et les cheveux depassaient : "you are angry mister ?", et moi de lui repondre vraiment cool: "don't worry, take care. Salaam". Et c'est vrai que tout s'est bien auto-arrange au final.

Pour revenir au premier sujet, je suis enfin parvenu, au prix de nombreux efforts et de camionnettes collectives et de baragouinages en arab-lish a trouver ce fameux cimetiere a la fois musulman et chretien (co-opte, toujours une importante minorite dans le coin) a 6 ou 7 kilometres de el-Minyia dans la vallee du nil, et c'est vrai que cela doit etre l'un des plus grands du monde, pourtant indique sur aucune carte, aucune brochure touristique. Des petits domes a perte de vue, un site garde par un vieux soldat edente, carabine automatique (sans balle probablement) en guise de sac a main, qui ne me lachera pas d'une semelle. En cette fin d'apres midi, alors que je contemplais, depuis une colline, tout en grillant une cigarette avec mon garde, ces tombes musulmanes et chretiennes ou sont ensevelis et empiles encore maintenant des morts et ce depuis 10 siecles au moins, seuls les mots respect et tolerance me venaient a l'esprit.





---------- Forwarded message ----------From: Lemonde.fr Date: Feb 3, 2006 9:10 AMSubject: Le Monde - lettre check-list - Vendredi 03 fevrier 2006To: checklist-html@listes.lemonde.fr

vendredi 3 février 2006

LES FAITS
LA TOILE
LES ENVIES
papier de verre

Caricatures de Mahomet : la crise s'intensifie
Les dessins suscitent un tollé diplomatico-religieux dans le monde musulman. Le président égyptien, M. Moubarak, et son homologue iranien, M. Ahmadinejad, ainsi que le ministre saoudien de l'intérieur, le prince Naef, y voient une insulte au Prophète et aux musulmans. Hier, des groupes armés ont indiqué que les ressortissants français, danois et norvégiens n'étaient plus en sécurité à Gaza, faute d'excuses de leurs gouvernements. Le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, a déclaré partager l'émotion des musulmans et l'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, approuvé la réaction des musulmans. Le Qatari, M. Al-Qardaoui, chef de l'Union internationale des oulémas, a appelé à observer aujourd'hui une "journée internationale de colère".

Pompe a eau - petit village copte pres de El-Minyia

Note 08/02/2006: alors que sont publies dans la presse des infos relatives au lancement en Iran d'un concours sur la shoah equivalent au concours danois qui a amene les 12 caricatures de Mahomet le presentant comme un poseur de bombe, je voudrais revenir sur le sujet pour ecarter tout doute eventuel. Le procede du journal iranien est proprement sans nom, scandaleux et crapuleux. L'ecrasante majorite des gens ici au Caire et les editoriaux de la presse egyptienne disent qu'il ne sert a rien de repondre a la provocation par la violence. En occident comme en orient ne rentrons pas dans le jeu de ces bouteurs de feu.

jeudi, février 02, 2006

Entre le Haut et le Bas Nil

Bon, 3 fois que je recommence a taper cet article, on oublie souvent les aleas auxquels il faut faire face pour rendre tout ceci possible. ;-)

Sur la route vers El Minyia, ayant rejoint la vallee du Nil a Assuyt, et pris 3 micro-bus d'affilee, j'ai decide de m'arreter a Mallawi, cite que ne recommande aucun guide et c'est la peut-etre que reside son interet.

A peine m'etant engage dans les rues etroites et deja sombres de la ville, je fus entoure d'une dizaine de personnes, des jeunes. N'ayant aucun contact ni adresse, je me dirige vers une mosquee, dont j'ai appercu le minaret au loin, esperant trouver une info fiable a la sortie. Ce qui fut fait, deux personnes, maitrisant l'anglais me conseillent, amicalement de quitter la ville, j'ignore pourquoi. Ceci au milieu de ce qui etait devenu une veritable foule entretemps ! Ils arretent une caleche et me voila reparti comme je suis arrive, en deux temps trois mouvements vers la route principale, ou j'accrocherai le micro-bus suivant.

Dans le micro-bus, une scene interessante va se derouler. Un barbu, assis derriere moi, me demande assez aggressivement comment je m'appelle, d'ou je viens et si je suis chretien. Ayant eu l'experience auparavant qu'il vallait mieux repondre oui a cette question plutot que de laisser entendre les pires choses, j'ai donc repondu "heu oui...".

La dessus, il me deroule l'argumentaire classique comme quoi Jesus Christ n'etait pas un dieu, mais bien un homme a part entiere. D'ailleurs, il mangeait, buvait, dormait, etc... et si il avait ete un dieu, il n'aurait pas eu besoin de tout cela. Jesus est un prophete, et nous l'aimons comme tous les prophetes, nous aimons les chretiens, mais pas de concession sur ce point, Jesus not god, basta. Ok, on aurait pu commencer a parler de trinite et tutti quanti, mais j'ai repondu simplement : "Yes, but the miracles ?". La dessus, scene extraordinaire, le reste du micro-bus qui avait ete plus ou moins attentif a la conversation s'est mise a repeter : " Yes ! the miracles !". Et en me retournant je pouvais voir les gens se regarder en hochant la tete positivement, enfants, femmes et vieillards compris. Il faut dire que la zone est particulierement copte chretienne orthodoxe et a mon avis ce seul argument a du faire mouche. L'imam a commence a engueuler tout le monde de se taire et s'en est sorti d'une pirouette comme quoi les miracles etaient accomplis par Dieu et puis, vous savez, les miracles, il y a une bonne part de legende la-dedans... Il venait un peu de descendre toutes les religions sur terre, mais c'est un autre debat. La conversation etait quand meme plus interessante que le ton humouristique que j'emploie ici (la scene avait quand meme quelque chose de monty pythonesque), et on s'est employe a trouver les points communs plutot que les points qui fachent. Lorsque mon interlocuteur est sorti, un peu avant El Minya, je lui ai demande comment il s'appelait, je ne me souviens plus de son nom, mais il etait docteur en religion, pharmacien diplome de la ville et apparemment notable du coin car tout le monde le saluait.

J'ai fait le rapprochement entre ce dernier paragraphe et le premier par apres. J'ai lu dans la presse que les foyers islamistes en egypte trouvaient une bonne base dans la region d'El Minyia et en fait le "moyen nil" (apres le Caire en remontant) et avant Luxor. C'est d'ailleurs dans cette region qu'avaient lieu les enlevements de touristes par des groupes islamistes contre rancon et/ou liberation de membres des Freres Musulmans, dans les annees 90.

Enfin, c'est tres loin de tout cela que terminerai la journee a l'hotel Akhenaton a El Miniya, hotel assez select, tous les hotels cheap etant full, avec super chambre et vue sur le Nil.

mercredi, février 01, 2006

L'oasis de Al Kharga

A nouveau 250 km dans le desert aujourd'hui entre Mut, chef lieu de l'oasis de Dakhla, et Kharga, la 4e des oasis sur la boucle. Il y a encore une oasis, il parait superbe, au nord, accessible via Alexandrie et la cote mediterannee, la route depuis Bhariyya n'etant pas deservie par des transports publics, Siwa, ou j'irai peut etre une autre fois, et Baris, il parait sans trop d'interet, mais c'est peut etre la son interet justement, en prenant la route du desert au sud de Kharga. En fait une carte d'egypte permet de mieux visualiser cela.
http://www.egypttoursandtravel.com/images/mapegypt.JPG

Ceci etant dit, la police est, disons, tres attentive dans les oasis.

Premierement, alors que j'avais pris un transport de nuit en micro bus entre Baharyyia (la 1ere) et Dakhla (la 3e), dans la nuit de dimanche a lundi, le convoi s'est arrete dans un village de l'oasis pour faire une pause, boire un the, que le chauffeur puisse fumer une chicha. Le cafe ou l'on s'etait arrete etait assez rempli, a 2 heures du matin, la clientele regardant, chaises disposees comme au cinema, un James Bond sur l'ecran de television poste en haut du mur du cafe, version originale, sous titres en arabe comme d'habitude en egypte. J'etais accueilli comme bien souvent comme un ambassadeur de passage dans un village perdu, m'offrant le the, me proposant a fumer tout cela offert comme un hote de la premiere importance, entoure du chauffeur, du patron des lieux et de l'un ou l'autre notable, a savoir le pharmacien et sans doute un fonctionnaire important. Ceci ne peut arriver que quand vous prenez des moyens de transport locaux, bus, micro-bus, taxis partages avec les gens qui simplement se deplacent pour travailler et commercer une ou deux oasis plus loin. Le moment etait tres cool. Tout a coup, le policier en civil avec qui on avait fait le trajet et qui semblait etre un relatif du chauffeur (chaque moindre micro-bus de 12 personnes doit au moins avoir un policier arme a bord, ce sont effectivement des zones de pillage), revient affaire et commence a avoir une discussion animee avec le chauffeur. Ca s'engueule, mais rien d'exceptionnel. On m'annonce que nous devons aller au poste de police. Ok, on y va. On m'emmene au premier etage du batiment imposant faisant office de commissariat. La, je rentre dans une veritable salle de tribunal tenue par des policiers. Celui qui semble le plus haut grade, barettes et 4 etoiles sur les epaulettes, preside derriere un bureau imposant, assis a ses cotes, deux autres policiers aux costumes egalement impeccables. Sur un banc le long du mur, 3 ou 4 autres policiers assis, dont l'un me demande de venir s'asseoir a leur cote. Que des grades, c'est le conseil de l'ordre. Le chauffeur, la voix tremblante, commence a expliquer son cas debout devant le bureau. J'interromps en disant que je peux leur montrer mon visa, mais on m'indique de me taire. Apres une assez longue discussion, le collaborateur du grand chef me demande si je parle arabic. Ce n'est pas avec mes 12 mots que je m'en sortirai et je reponds donc que non et m'en excuse. Je ne savais toujours pas ce qu'on me voulait ! Il me dit : "no tourism travel at night". La "sentence" est claire, me voila bloque a Farafra pour la nuit. Ca engagera de nouveau des discussions fatigantes mais je paierai le chauffeur au prorata des kilometres parcourus, je ne suis pas certain que les autres passagers, sans doute disparus dans la nature depuis l'arret, en feront autant. Oblige de loger dans un hotel qu'ils m'imposeront, relativement cher en plus, ce n'est pas le moment de faire la fine bouche et trop fatigue que pour engager une bagarre verbale avec le receptionniste qui m'a sans doute vendu des salades en me disant que la seule chambre encore libre etait une triple avec terasse et salle de bain. En d'autres circonstances, j'aurais participe a la comedie en empoignant mon sac a dos et faisant mine de partir seul dans la nuit en lui criant qu'il aille se faire voir devant l'oeil meduse des policiers accompagnants (et ne sachant ce qu'ils doivent faire) et des curieux attires par la discussion animee, mais trop fatigue. Enfin, on ne va pas en faire un drame, je me contenterai d'un rabais etant donne l'heure tardive d'arrivee.

L'ironie du sort voudra que 3 jours plus tard, en prenant un micro-bus de Mut, Dakhla (la 3e oasis) a El Kharga (la 4e), on s'est d'abord regardes l'oeil interrogateur, mais oui, c'etait bien lui ! l'agent en civil a l'avant a cote du chauffeur etait bien le commandant du commissariat de deux jours auparavant, et il m'a reconnu egalement. Il ne parlait toujours pas un mot d'anglais, mais on a rigole de l'incident apres coup, et via un interprete improvise, je lui ai demande si on arriverait bien a destination cette fois-ci ! Et y a pas a dire, mais avoir un grade a bord, ca fait passer les controles routiers en ralentissant a peine. La bonne humeur regnait a bord du bolide lance a 100 km/h a travers le desert, encore une fois grandiose de beaute.

Deuxiemement, le top du top en matiere de vigileance policiere est mon arrivee a Al Kharga oasis, la 4e de la serie. Des mon arrivee a l'hotel, et alors que je voulais aller faire un tour dans la localite en soiree peu apres mon arrivee, on m'a assigne un policier personnel. Ca c'etait vraiment beau, jamais je n'ai eu droit a un garde du corp personnel, me suivant, sans m'entraver a priori, dans le moindre de mes deplacements. Je voulais aller me renseigner sur l'heure du bus le lendemain ? Pas de probleme, Ahmed me menait exactement la ou j'aurais mis le triple de temps a trouver, payant meme le bus et le taxi, il avait meme un budget a disposition apparemment. Negocier un tour en taxi pour visiter les 2 ou 3 temples locaux (on se rapproche de la vallee du nil) ? pas de probleme, j'irai moi meme trouver un taxi, negocier un prix, et Ahmed me dira : demain, tu lui proposes autant et il acceptera. Il negociera un keffieh pour moi. Unique aussi, alors que je m'etais un peu ecarte des rues principales pour aller manger un bout, le traditionnel tamayy'a avec des falafels, on assiste a une veritable bagarre a deux metres de nous, avec coups de poing dans la figure et separement par les amis respectifs. Ahmed ne bougera pas. Tant qu'on n'intente pas a ma securite, Ahmed ne bouge pas. Pour terminer la soiree, j'avais envie d'aller fumer une chicha, on ira sur la terasse d'un cafe de la place, rejoint par le frere d'Ahmed, Mustafa, qui, je l'apprendrai plus tard, travaille aussi pour la police. Me voila en train de fumer une chicha et d'offrir le the (quand meme, je leur devait bien ca) pendant que mes deux gardes attendaient poliment. En regardant les rares petits groupes de touristes (vraiment rares dans ce coin) affubles d'une escorte encore plus imposante que la mienne. Je vois encore ce monsieur, probablement un Francais, dont j'ai croise le regard, un regard de prisonnier, je lisais toute l'incredulite dans ses yeux. Pour ma part, j'avais le sourire au levre, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais quand meme, au dela du ridicule de la situation, on sent bien que, affuble d'un policier, le contact avec la population n'est forcement pas pareil, tout le monde se connait. Et je ferai tout a l'avenir pour eviter ce genre de situation.

Le lendemain matin j'irai au temple d'Hibis, Necropolis of al-Bagawat et al-Hhuwaytah, des que j'ai regle le probleme des photos, je les publierai ici, cela valait vraiment la peine.

Au sujet de Kharga : http://www.touregypt.net/Kharga.htm

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