dimanche, janvier 08, 2006

al Habib

Les traversées en ferry c'est toujours quelques chose de particulier. Voilà un huis clos entre quelques centaines de personnes, embarquées pour 20H ou plus.

On part pour Alger ou Tunis de ce hall d'embarquement, les baggages s'entassent partout, des familles entières qui retournent au pays, là l'un ou l'autre businessman, la salle est décrépie, un hall de gare d'il y a 30 ans. On grille des cigarettes pour tuer le temps en attendant l'ouverture des portes. La marine française surveille la douane, mitraillette en bandouillère. Mon passage au poste de douane se fait sans parole, et comme souvent par la suite, le préposé s'arrete un instant sur mon visa indien, puis sur mon visa égyptien, me jette un coup d'oeil et me fait un geste de la tête, je réponds d'un geste de la tete également. On embarque sur al Habib, Tunis, batiment de 7 étages, dont 3 ponts passagers. On est en janvier et la méditérannée est très houleuse. 30h de traversée au lieu des 24 prévues. La moitié des passagers sera sujette au mal de mer, les têtes se font vertes, les personnes s'excusent avant de se lever et de disparaitre aux toilettes. Ca balance fort. Je n'ai jamais eu le mal de mer, mais j'ai eu pour une fois la vague impression de ce que cela signifie.

On m'a conté 36 histoires sur ce navire, untel qui va divorcer dans un village d'algérie, tel qui retourne dans son village natal après avoir bien gagné sa vie en france, tel qui va feter l'aïd (fete du mouton) dans sa famille... Je suis en couchettes économique. Dans mon quartier, seul occupant, j'aperçois deux silhouettes passer. Je ne sais plus comment on a commencé à discuter, mais je retiens le surprenant "shuut, on est ici en cachette...". J'irai dans le quartier d'à coté. 2 heures avant l'arrivée, je devine dans la pénombre l'un des 4 occupants, habillé en pantalon costume, mocassins, chemise à manches courtes, cravate et lunette de soleil, dans le noir, couché sur le dos droit comme un i attendant la fin de la nausée.

Je débarque à Tunis, La goulette, sans plan, sans guide, sans contact, sans aucune préparation,
j'ai déjà fait fort dans la dilletante mais là ça frôle l'absurde. Enfin le tout n'est pas de se précipiter sur la première offre de transport, de logement... venue, mais de demander d'abord un peu autour de soi mine de rien, prendre un café, discuter un peu et tout s'arrange. Prendre un taxi partagé avec une personne du pays qui va plus ou moins au même endroit, le meilleur moyen de ne pas se faire arnaquer. Etre très prudent au déchargement, ne rien quitter des yeux, être attentif. Une fois arrivé à tunis, s'installer, aller manger là où il y a du monde. Et c'est parti.

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