samedi, avril 01, 2006

Aden

Aden, Yemen - C'est decide, je ne parle plus a un yemeni ou a un local en presence de touristes ou d'etrangers. C'est peut etre un signe du sort, mais le gars qui s'est assis a cette table sur une place du quartier de Khormaksar, a peine 5 minutes apres le debut de notre conversation s'est fait embarquer par la police. Bon il est vrai qu'il ne tenait pas des propos tout a fait coherents, me parlant de kidnapping et en fait je n'etais pas encore completement dans la conversation. J'ai juste suivi, en attendant mon requin, qu'il avait commence des cours d'allemand. Mais ce fut quand meme un choc d'assister a cet enlevement en direct. Il est fou, bizarre, m'a-t-on explique. J'avais presque envie de dire que les policiers se sont peut-etre trompes. Comme je l'expliquai a mon voisin de table, Assad, cela fait 3 mois que je suis interpelle constamment, que je passe parfois des heures a ecouter des quidams me raconter leurs histoires, alors que je ne les connaissais pas un instant auparavant. Cela ne me derange pas. Et il ne me derangeait pas, ce "fou". Ou alors c'est le poisson d'avril du jour, qui sait, les yemeni ont peut etre un sens de l'humour tres subtil.

Les personnes avec qui je suis attable sont les employes et stagiaires du centre culturel francais d'Aden. C'est vrai qu'ils en voient tous les jours. Le mortel ennui aidant et la chaleur oppressante, et surtout, les messages incessants leur indiquant qu'ils doivent etre sur leur garde, les poussent peut etre a redoubler de prudence. Des gens un peu depressifs, mais sympathiques, n'hesitez pas a passer leur dire bonjour si vous etes de passage a Aden, ils vous en remercieront.

Cote population, j'ai ete supris par le degre de mecontentement. Je m'attendais a un truc dans le style, les gens d'Aden bases a Sana'a m'ayant fourni un apercu de la situation sociale et economique au sud, mais a ce point. En fait ce n'est pas etonnant. Il y a a peine 15 ans, les Adenois ont recu des tonnes de bombes sur la tete de la part du gouvernement central, et ceci laissera des traces pour longtemps encore. Alors que c'est a partir de cette ville que le colonisateur anglais a ete mis a la porte du Yemen, c'est sous la republique populaire, basee a Aden, fiere et conquerante (soutenant la rebellion socialiste a Oman depuis la region occidentale de Salalah) que les gens de la rue semblent avoir connu leur meilleure periode. Aujourd'hui Aden est une zone franchisee commercialement, envahie par les Somaliens, et comme dans tout environnement ou les conditions economoqies sont dures pour tout le monde, les natifs vouent un peu de rancoeur a ces immigres, encore plus pauvres et desoeuvres qu'eux. Alors que la mendicite est quasiment absente dans tout le reste du Yemen (ce que j'en ai vu), elle est chose courante dans le sud, principalement du fait des enfants africains.

Sinon je pense avoir trouve le Liege ou le Marseille yemenite ! Des gens fort bavards, raleurs, qui vouent une certaine mefiance par rapport a la capitale, qui aiment la discussion, l'atmosphere m'y a fait penser aussi. Du point de vue de l'architecture, on retrouve le style colonial anglais typique, absent dans les autres villes que j'ai vues au Yemen.

Un bon repas chez Reem a Aden dans le quartier du Cratere (l'un des 5 arrondissements d'Aden, effectivement situe dans le cratere d'un ancien volcan) ponctue mon sejour dans la capitale meridionale. Reem est repute pour ses kebabs (mouton). Des pommes de terre servies en "mouchakal" (sorte de bouillabese), un plat de salade et sa pure de tomates pimentee en guise de condiment, et une galette de pain feront l'afaire. Repas arrose d'un mix de jus de mangue - citron - banane et des boules de glace comme desert. Le tout pour moins de 2 euros evidemment. Cale pour aller reserver le billet de bus pour Al Mukalla.

Voir photos dans l'album Yemen, page 10. Si il y a un quelconque probleme a visionner les photos, faites le moi savoir, merci.

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