vendredi, mars 31, 2006

Sana'a - Jibla - Tai'z

Tai'z, Yemen - Apres un mois de train-train quotidien, aaaah me voila reparti sur les routes. J'ai refait mon planning de facon detaillee. En fait, j'ai tout simplement fait mon planning, et deux mois de mouvement perpetuel, quotidien, m'attendent, de Sana'a au Yemen a Damas en Syrie, debut juin.

Les paysages qui defilent durant ces 5 heures de bus sont assez differents l'un de l'autre. Au depart de Sana'a, on traverse une serie de cirques grandioses, suivi d'une bonne heure de paysages qui font penser a la Toscane, avec des vallees douces, vertes et sur la crete des collines, des arbres qui ressemblent a des peupliers. Ensuite, au fur et a mesure que l'on descends, et avant de remonter vers Taizz, deuxieme sommet du Yemen apres la region de Sanaa, des paysages dignes de la steppe africaine, clairsemes, avec de rares arbres et quelques palmiers.

Il a fallu evidemment que, 10 minutes a peine apres s'etre arrete 1 heure pour manger, le chauffeur decide de faire un arret qat dans un village plus loin. Imaginez un bus Liege - Berlin, avec des familles, airconditionne et grand luxe, qui s'arrete a Maastricht pour acheter de la marijuana. C'est un peu ca sauf que c'est tout a fait normal.

Je m'arrete a Ibb un peu avant Taizz pour jeter un coup d'oeil sur le gros village de Jibla. On est toujours a plus de 2000 m dans la region. Jibla capitale du Yemen au moyen-age, l'empire Sulayhid, comprenant Sana'a, Aden et l'est, l'Hadramouwt. En descendant du taxi partage a Jibla, village perche sur la montagne, j'entends un cri qui sort de nulle part. En levant les yeux, je m'appercois que le vieux minaret de la mosque As-Sunna du 16e siecle qui marque l'entree du village, porte en son sommet un vrai muezzin, un vrai de vrai qui fait l'appel a la priere comme au bon vieux temps, a la criee, et sans porte-voix. C'est fou comme certaines mauvaises traditions perdurent et par contre comme de bonnes traditions comme celle-ci se perdent... Plus loin, une mosquee avec son double minaret, la mosquee Reine Arwa (12e) est plantee au milieu du village. Il me fut possible de tourner autour de la mosquee, dans une espece de patio, mais pas d'y entrer. Le deplacement de la capitale de Sanaa a Jibla est le fait de la reine Arwa, au XIIe siecle de l'ere chretienne, son regne a ete place sous le signe du progres et d'une grande prosperite economique. Le palais est devenu un vaste champ de ruines malheureusement. http://www.yemeninfo.gov.ye/english/CULTURE/Jibla.htm

Taizz est une ville postee au pied d'une montagne, le deuxieme sommet du Yemen, le jebel (montagne) Sabir, et elle est presente partout, d'ou que l'on se place dans la ville. En suivant un cortege de supporters de foot completement incongru, faisant eclater des petards et envahissant les ronds-points, je ne sais toujours pas pourquoi ni pour qui, cortege qui s'est disloque, et je ne sais pas ou on disparu les gens, je fus interpelle par Abdelathif, etudiant en interpretariat a Taizz, fils d'emigre yemenite travaillant en arabie saoudite, et tout heureux de pouvoir pratiquer son anglais. Nous nous mettons d'accord pour une rencontre le lendemain au lever du jour, on visitera la ville et sa montagne ensemble. Ce sera l'occasion d'en connaitre un peu plus sur Tai'z, brievement capitale du Yemen sous le regne de l'Imam Ahmed puis Badr, descendants du terrible Yahya, pas plus tard que pendant les annees 50.

Les avis discordent en fonction des personnes rencontrees lors de la descente du sommet, mais la route en asphalte qui y mene est le fait du cheikh Zaid des Emirats, d'autres, comme le guide bouquin dont je dispose, pas a une aproximation pres, dit que c'est un saoudien qui a allonge les millions, peu importe. La montee on l'a faite en micro-bus, avec les gens qui allaient travailler en haut. Quand il y a un ascenseur, on ne va pas prendre les escaliers. Quel bonheur que cette montagne. Le contraste de la fraicheur, vraiment une temperature douce, avec ce qui commence a ressembler a une chaleur moite etouffante en bas (et je n'ai encore rien vu par rapport a ce qui va suivre a Aden et plus loin), la douceur du paysage, le calme de ces petits villages, sans klaxon. Les femmes yemenites non recouvertes de la tete au pied, affublees de robes de couleurs vives et parfois non voilees, qui s'y trouvent sont reputees dans tout le Yemen pour leur beaute. Mon hote et guide du jour etant un proche du parti Islah, j'ai remercie Allah pour tous ces bienfaits et nous nous sommes quittes dans la vallee en nous rejouissant de ces quelques moments passes ensemble.

Voir album Yemen, page 8, dscn2442 et suivantes.

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