mercredi, mars 29, 2006

Sana'a, c'est fini

Voila, je quitte Sana'a demain au petit matin, non sans une reelle petite larme a l'oeil. Je reviendrai plus longuement parler du Yemen en general dans un post ulterieur, il faut que je voyage dans le pays pour me faire une idee plus globale.

Je n'ai vu en tout cas jusqu'ici qu'hospitalite et une reelle amitie honnete et spontanee de la part de la plupart des Yemenites. Les enfants sont beaux comme des anges. Dommage que l'on ne voit pas plus leurs mamans, mais cela fait partie de la tradition. J'ai l'impression quand meme jusqu'ici de passer a cote de la moitie de la societe. Les choses changent neanmoins, on rencontre de plus en plus de femmes employees dans les banques et les administrations a des postes a responsabilite, des ministres...

Le pays est face a de nombreux challenges, et c'est le plus politiquement correct que l'on puisse dire. Je reviendrai la-dessus egalement. Trois journaux ont ete fermes recemment pour avoir publie l'une des fameuses caricatures danoises, pour comble d'ironie, illustrer des articles qui les condamnaient fermement. Le directeur de l'un des journaux risque la peine de mort selon la charia, le requisitoir de la partie civile ayant ete rendu cette semaine, on attends la suite.

Les Yemenites aiment parler, ils n'arretent pas. Dans un pays dont le pouvoir ne badine parfois pas avec la liberte de la presse, cela cree parfois des chocs. La presse est clairement sous pression, et les elections presidentielles qui doivent se tenir en automne ne risquent pas d'ameliorer les choses. Cependant, en general, le ton est assez libre dans la rue, il n'y a pas de bayonnage de la population, les gens aiment s'exprimer sur tout et il y a un nombre epoustouflant de titres de presse dans les kiosques. Ceci est une tradition depuis la reunification du pays en 1991. Mais il y a parfois des contre-coups.

Le Yemen est l'un des pays les plus pauvres du monde d'apres les statistiques de la Banque Mondiale. Cela ne se remarque pas trop a Sana'a en tout ca, la capitale. Il n'y a pas, ou tres peu, de petrole au Yemen, et on compte fort ici sur les forages d'exploration qui ont lieu a la frontiere disputee avec l'Arabie Saoudite dans le empty quarter, vaste etendue de desert invivable.

Tout autre chose, je recommande l'institut CALES, sis a Old Sana'a, pour l'apprentissage de la langue arabe, un staff qui s'occupe de vos problemes le cas echeant, c'est grace a eux que j'ai pu me permettre d'arriver a l'aeroport sans visa, et de tres bons professeurs.

Sinon la question des visas en genral, et surtout dans cette region du monde, est un casse-tete. Pour les visiteurs eventuels de ce site qui souhaiteraient des infos, le visa pour Oman s'obtient sans trop de peine a Sana'a. Celui pour l'Iran, j'ai lance la procedure ici et en principe je l'intercepterai a Muscate dans deux semaines. Avec un peu d'arabe dans ces ambassades, meme celle d'Iran, ca aide, le contact est tout de suite disons plus sympa. Faites vous accompagner par un local parlant arabe le cas echeant. Par contre, la Syrie, degre zero de sympathie. On vous parle en ne vous regardant pas. On exige un certificat medical, a obtenir evidemment dans un hopital "ami" et on vous charge un prix exhorbitant pour la visite medicale qui consiste a vous prelever une demi seringue de sang et vous faire patienter un quart d'heure. Sans compter le prix du visa et une lettre de recommandation de votre eambassade. Je ne suis pas entre dans ce jeu et je compte trouver mon visa syrien plus loin sur la route, je ne sais encore comment. Enfin, devant ces episodes bureaucratiques, je relativise toujours en me disant qu'obtenir un visa pour les citoyens de ces pays pour mon pays d'origine est evidemment un obstacle en general infiniment plus grand. Enfin bonne nouvelles, plus loin, j'ai trouve une personne de contact a Bakou en Azerbaidjan qui peut regler mon visa avant mon arrivee. L'Azerbaidjan se place dans la tradition sovietique en matiere de visa, a savoir qu'il faut une invitation pour entrer dans le pays. Par contre, plus de visa necessaire pour la Georgie depuis tres peu de temps. Je ne passerai pas en Armenie malheureusement, cela semble trop complique point de vue trajets, rien que parce que les frontieres turco-armeniennes et azeri-armeniennes, sont fermees. Ensuite, tant que je suis une fois pour toutes dans le chapitre visas, la Turquie, pas de probleme. Restera la Syrie et le Liban. La Jordanie, a la frontiere c'est bon. Plus de connection avant deux bonnes semaines, rendez-vous a Muscate.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé, le gars sur la photo, il a une vest de costar?

Anonyme a dit…

Le petit gars a droite ? oui, visiblement une veste de costume de la marine.

Anonyme a dit…

Mais nooon, le mec à gauche en sandales

Anonyme a dit…

Ha ouais, tout a fait typique.
Bon je cherche un moyen de rejoindre Oman sans devoir attendre le bus jusque samedi ici a Sayun au milieu d'une oasis terriblement chaude et humide (chaude, ca se comprend, mais humide...). Enfin, je suis dans un hotel avec piscine, et pouvoir prendre un bain de minuit en plein air au milieu des palmiers c'est toujours bien agreable.

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