vendredi, février 29, 2008

Pour en terminer...

... sur le sujet de la guerre civile libanaise, incha'allah, une série de films, qui montrent l'absurdité, l'horreur, le surréalisme de toute guerre civile. Ils ont trait au Liban.

Beyrouth Al Gharbiyya, Ziad Doueiri
(Beyrouth Ouest)
C'est un film qui pourrait presque paraître gentil. On suit l'histoire légère de ces deux jeunes garçons, musulmans de Beyrouth Ouest, accompagnés de leur petite copine, May, d'une famille chrétienne réfugiée dans leur quartier avant le début de la guerre, mais lorsque l'on prend du recul, on prend conscience de toute l'horreur de l'environnement dans lequel leur histoire s'inscrit.

Un peu dans le même style :
Zozo (2005), Josef Fares

Die Fälschung (Le faussaire), 1981 de Volker Schlöndorff avec Bruno Ganz (il me semble l'acteur des Ailes du désir de Wenders). Une perle ramenée par mon colloc. Tout simplement ha-lu-ci-nant, un film allemand tourné dans les ruines de beyrouth en pleine guerre civile (vers 1980) mais proche du documentaire, une fiction en temps réel. Je suis prêt à le revoir car je ne suis pas certain d'avoir vu ce que j'ai vu. Il paraît que pour terminer le film, l'équipe a obtenu un cessez-le-feu d'une journée pour pouvoir tourner certaines scènes. En plus c'est lent, simple, tragique, ça a parfois des airs de Tatort chez les bouchers. C'est un film qui est passé inaperçu (je ne me souviens pas de l'avoir jamais vu) et qui pourtant vaut un apocalypse now dans son intensité. Il y a des acteurs qui jouent leur propre rôle, mais sous des noms d'emprunt. Exemple, le parrain chef d'une section de milice chrétienne dans la montagne au bord de sa méga-villa avec piscine sur laquelle flotte des immenses cygnes en plastique pour promener les enfants avec cette réplique d'anthologie au journaliste allemand venu l'interroger sur les exactions commises sur les Palestiniens: "mais vous êtes allemand, vous pouvez comprendre, quand même !?". Ou Robert Fisk, le plus célèbre des reporters irlandais (devenu un déchet se trainant dans les bars de beyrouth, si ça n'a d'ailleurs pas toujours été le cas), dans l'hotel où tous les correspondants de guerre étaient planqués. Le film est en 4 langues : français, arabe, anglais (comme au Liban), et allemand, le tout sous-titré en anglais, ce qui donne une impression ultra-réaliste de l'ensemble. C'est proche du documentaire, et encore, mais jamais on ne fait croire que c'est un documentaire comme le dernier très mauvais "sous les bombes" qui passe en ce moment dans les salles libanaises et qui passera sans doute en europe à coup de prix tchic et spécial prix tchac du jury tchouk. Je hais le mélange des genres, le style docu-fiction. Tourné pendant et peu après la guerre de juillet 2006 d'Israël au Liban. Voilà un type qui aurait pu faire un excellent reportage documentaire, ou une bonne fiction (quoique avec les acteurs qu'il avait sous la main...), mais il ne parvient à ne faire aucun des deux. Les 5 premières minutes du film, surtout si vous êtes dans un cinéma surround, arrachent assez bien. On a l'impression d'être sous les bombes israéliennes effectivement, l'occasion des les haïr encore un peu plus. Mais après... Dans les trailers, le deuxième.

Et pour terminer sur sans doute le meilleur :
El-Aasar (1992), Samir Habchi
(Le Tourbillon)
On y retrouve tous les grands fleaux de la guerre civile, du banal reseau de vols de voiture, et de voiture piegees, l'engrenage, malgré soi, de la violence. Il a ete censuré bien entendu au liban, mais est projeté à present. En cercle restreint, s'entend. Le réalisateur, S.Habchi est communiste libanais. Radicalement anti-clérical, c'est pourquoi il a été banni longtemps au Liban et encore dans la plupart des pays du proche-orient.

Si vous avez vu d'autres films, n'hésitez pas à les proposer dans les commentaires.

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