lundi, novembre 26, 2007

Petites histoires (26/11/2007)

Comment lire la presse au Liban ?

Siniora a déclaré à qui voulait l'entendre jusqu'il y a peu qu'il n'entendait en aucun cas reprendre les pouvoirs présidentiels, or, qu'est-ce qui arrive ? "Siniora : le cabinet assume les pouvoirs présidentiels" (L'Orient le Jour de ce samedi).

Michel Aoun déclarait il y a quelques mois encore : "non je ne veux pas être président du Liban". Or qu'est-ce qui arrive ? Le même Aoun martèle à présent que si il n'est pas président, ce sera le chaos et l'enfer pour le Liban. Il aurait déclaré : "je ne suis pas un faiseur de rois, je suis le roi".

Il faut donc bien lire les déclarations dans la presse EXACTEMENT à l'inverse de ce qu'elles affirment. Si un politicien fait une sortie dans la presse pour dire "noir". Il faut lire qu'il a l'intention de faire "blanc". Ce qui m'inquiète, c'est que toutes ces pontes déclarent depuis des mois : "nous ferons tout pour éviter une nouvelle guerre civile au Liban". Faut-il lire : "Nous ferons tout pour provoquer une nouvelle guerre civile au Liban" ?

Rapports de force

L'invitation dernière minute de la Syrie à la table des négociations, via son vice-ministre des Affaires Etrangères (les autres délégations ont envoyé au moins leur chef de la diplomatie), à la conférence d'Annapolis sur le le Proche Orient, est certainement un pas dans le bon sens pour la résolution de la crise que traverse le Liban. Avec le Golan toujours officiellement annexé à Israël et un état de guerre officiel, Damas ne peut se permettre de laisser un président "anti-syrien" se hisser à la tête de l'Etat libanais. Avec ou sans le Golan d'ailleurs. J'imagine mal le représentant syrien dansant la dabkhé avec Olmert après la conférence de cette semaine.

Il faut voir l'évidence en face : le gouvernement s'est arrogé les prérogatives de la présidence, dont le commandement de l'armée. Il est difficile d'invoquer une réelle "neutralité" dans le chef de la force armée, étant donné qu'elle est sous le commandement de la même partie qui donne les ordres aux forces de sécurité intérieure et à la police. En face, il ne reste que la milice du Hezbollah comme seule force crédible. Et au-delà, pas mal de factions non déterminantes, mais au pouvoir de nuisibilité assez étendu. Il faut voir comment, et si, l'armée suivra les ordres donnés en cas de troubles plus graves.

En attendant, les troupes et quelques tanks se sont positionnés sur les lignes de séparation entre des quartiers à tendance sunnites et chiites principalement.

Pour être tenu minute par minute des dernières évolutions (les faits bruts), je suggère Naharnet.

Aucun commentaire:

Stats