La Tunisie est un pays dans lequel il arrive d'être invité à la fête de l'Aïd, qui n'a d'équivalent que la Noël en chrétienté, en famille, par le simple fait d'avoir demandé l'heure ou son chemin à quelqu'un dans la rue et avoir entamé la conversation avec lui et avoir répondu non à la question de savoir si j'avais une famille à Tunis pour fêter l'aïd (quelle question...). J'ai quand même eu quelque appréhension et on en a même rigolé à l'hotel le soir même. Ca se trouve demain, on égorge un infidèle pour l'aïd ! :-) Mais rien de tout cela n'est arrivé dans la famille de Bilal ni ailleurs bien sur.
J'ai eu vent de nouvelles vagues d'intolérance dans nos pays, mais il s'agit d'un abbatage en bonne et due forme, suivant une technique séculaire, éprouvée, d'un mouton, et rien, absolument rien n'est gaspillé au cours de l'abbatage, les congélateurs sont bien remplis de ce qui n'a pas été consommé à l'issue de l'exercice. Même les peaux de moutons sont récupérées, le coté intérieur couvertes de sel, lavées et sêchées serviront de tapis ou seront revendues. La tête et les pattes sont brulées sur un grill et servent je ne sais pas trop à quoi.

Les scènes d'abbatage de cochon auxquelles il m'a été donné l'occasion d'assister durant mon enfance me laissent un souvenir bien plus traumatisant que ce qui m'a été donné de voir ! Je me souviens notament des coups de massue prodigués pour assommer la pauvre bête. Je me souviens qu'une fois, ayant raté son coup, la masse s'était écrasé sur le groin du cochon et il a fallu un deuxième coup sur le front pour l'assommer, je vous dit pas dans quelle effusion de hurlements... Si on veut vraiment assumer son dégoût pour l'abbatage des animaux, il faut etre végétarien, il n'y a pas d'issue.
En me promenant en rue en fin d'après-midi, des marres de sang étaient répandues dans les rues, du sang giclait en trombe des goutières, alors que les ouvriers municipaux commencaient leur travail de nettoyage et d'enlèvement des déchets.
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