vendredi, novembre 30, 2007

Président de consensus et implications

Beyrouth - On semble s'acheminer vers la solution de la présidence temporaire avec Michel Suleiman, commandant en chef des armées, comme président de la république du Liban. En fait c'était prévisible, si on lisait la presse des trois derniers mois et les déclarations multiples de la part de l'intéressé et des parties en présence, clamant que cette solution n'était pas envisageable... donc si on clame haut et fort que c'est non envisageable, c'est qu'on l'envisage sérieusement (nouveau dicton).

Le choix est hautement stratégique, car il met Michel Aoun, le leader chrétien de l'opposition, sur une voie de garage. Deuxièmement, il était prévisible que ce dernier ne pouvait pas s'opposer à la nomination du général militaire, car l'armée est la seule institution qui fait l'unanimité au Liban. Troisièmement, il est possible que ce choix ait pu avoir comme but de provoquer la fin de l'entente entre le Courant patriotique libre (parti de M.Aoun) et le Hezbollah. Ce dernier rejette dores et déjà tout amendement de la constitution à la majorité simple (voté par la majorité), visant à placer M.Sleimane à la tête de l'état. Cependant, le parti ne rejette pas sur le fonds la nomination de M.Sleimane. Selon la constitution en effet, le seul cas de figure pour qu'un militaire accède au pouvoir est qu'il ait quitté toute fonction militaire depuis 2 ans. Un amendement constitutionnel est donc bel et bien requis.

Tout le monde va présenter son choix comme étant le choix de la victoire de son camp. C'est de bonne guerre.

Cette nomination est supportée et présentée par la majorité, soutenue par Aoun, soutenue du bout des lèvres, sur le fond, par le Hezbollah, soutenue par l'Arabie Saoudite, les Etats Unis... C'est d'ailleurs en filligrane le contenu de la proposition (qui avait fait scandale) présentée par le président Emile Lahoud à la fin de son mandat vendredi dernier, l'état d'urgence en moins. Tout s'enchaîne : la commission Brammertz chargée d'investiguer sur le meutre de Rafiq Hariri ne nomme à nouveau personne dans son dernier rapport publié cette semaine, et le rapport se veut "soft" à l'encontre de la Syrie (texte complet ici); cette dernière se rend à Annapolis, même si elle n'envoie pas son plus haut représentant, ce qui rend le pouvoir iranien très nerveux et constitue une petite victoire pour l'administration US. En même temps, la Syrie donne "son feu vert" pour la nomination de Suleimane comme président intérimaire.

Sauf retournement de dernière minute, ceci devrait être la solution adoptée lors du vote du 7 décembre.

mercredi, novembre 28, 2007

Photos commentées (28/11/2007)

Beyrouth - Trois photos dans les dernières traitées qui méritent un petit commentaire.



Le passage entre les deux immeubles que l'on voit est exactement l'endroit où l'ancien Premier Ministre Rafiq El Hariri a été victime d'un attentat causé par une charge explosive que l'on estime à 2 tonnes de TNT. L'immeuble à droite a été salement endommagé. Solidere est l'entreprise, on va dire l'organisme, que feu Hariri avait mis en place pour transformer le centre de Beyrouth après les 15 années de guerre civile. Mais voilà, il apparaît que Solidere est également une vaste entreprise d'intérêts pas très nets (enfin, c'est ce qu'une certaine presse avance), et que surtout, elle ne fait pas de détails dans la rénovation. Ce qui est démolissable pour l'appétit des promoteurs immobiliers ne résiste pas longtemps, endommagé ou pas. Loin de moi la volonté de donner des leçons, c'est exactement pareil à Bruxelles et ailleurs. C'est ainsi que plusieurs quartiers historiques, dont Gemmeyzé, un joyau de Beyrouth, sont menacés régulièrement par une large opération de démolition, mais les habitants (souvent aisés) résistent. Ce qui remplace les immeubles historiques est en général très laid et fait peu attention aux maisons entourantes, style un mur de 10 étages planté à 1 m d'une façade existante. Ceci dit, il fallait quand même oser poser cette banderolle juste à cet endroit-là...



Qu'est-ce que ça vous dirait de tomber nez à nez sur une affiche d'une personne que vous connaissez, avec son nom et prénom, posant pour une campagne "Love yourself" ?
Une société de cosmétiques a lancé une campagne de pub dont les "acteurs" sont des quidams pris "au hasard" dans la rue. Au Liban, ça donne entre autres cette photo plus haut. Juste un peu narcissique...

Souq el-Ahad



Littéralement "le marché du dimanche". Lieu bien roots si il en est, en bas de mon quartier Sioufi en descendant vers le "fleuve" Beyrouth, et en-dessous des ponts et branchements d'autoroute. Ca a vraiment des airs du marché du midi à Bruxelles, franchement, on n'est pas dépaysé pour un sou. C'est un marché où l'on trouve de tout, surtout en vêtements et en accessoires de maison. Des briquets en forme de balles, des vêtements militaires, y compris des cagoules complètes à trois orifices... Mais aussi tout ce dont on peut avoir besoin quotidiennement bien sûr. Ca dure toute la journée du dimanche, c'est hyper bon marché.

lundi, novembre 26, 2007

Petites histoires (26/11/2007)

Comment lire la presse au Liban ?

Siniora a déclaré à qui voulait l'entendre jusqu'il y a peu qu'il n'entendait en aucun cas reprendre les pouvoirs présidentiels, or, qu'est-ce qui arrive ? "Siniora : le cabinet assume les pouvoirs présidentiels" (L'Orient le Jour de ce samedi).

Michel Aoun déclarait il y a quelques mois encore : "non je ne veux pas être président du Liban". Or qu'est-ce qui arrive ? Le même Aoun martèle à présent que si il n'est pas président, ce sera le chaos et l'enfer pour le Liban. Il aurait déclaré : "je ne suis pas un faiseur de rois, je suis le roi".

Il faut donc bien lire les déclarations dans la presse EXACTEMENT à l'inverse de ce qu'elles affirment. Si un politicien fait une sortie dans la presse pour dire "noir". Il faut lire qu'il a l'intention de faire "blanc". Ce qui m'inquiète, c'est que toutes ces pontes déclarent depuis des mois : "nous ferons tout pour éviter une nouvelle guerre civile au Liban". Faut-il lire : "Nous ferons tout pour provoquer une nouvelle guerre civile au Liban" ?

Rapports de force

L'invitation dernière minute de la Syrie à la table des négociations, via son vice-ministre des Affaires Etrangères (les autres délégations ont envoyé au moins leur chef de la diplomatie), à la conférence d'Annapolis sur le le Proche Orient, est certainement un pas dans le bon sens pour la résolution de la crise que traverse le Liban. Avec le Golan toujours officiellement annexé à Israël et un état de guerre officiel, Damas ne peut se permettre de laisser un président "anti-syrien" se hisser à la tête de l'Etat libanais. Avec ou sans le Golan d'ailleurs. J'imagine mal le représentant syrien dansant la dabkhé avec Olmert après la conférence de cette semaine.

Il faut voir l'évidence en face : le gouvernement s'est arrogé les prérogatives de la présidence, dont le commandement de l'armée. Il est difficile d'invoquer une réelle "neutralité" dans le chef de la force armée, étant donné qu'elle est sous le commandement de la même partie qui donne les ordres aux forces de sécurité intérieure et à la police. En face, il ne reste que la milice du Hezbollah comme seule force crédible. Et au-delà, pas mal de factions non déterminantes, mais au pouvoir de nuisibilité assez étendu. Il faut voir comment, et si, l'armée suivra les ordres donnés en cas de troubles plus graves.

En attendant, les troupes et quelques tanks se sont positionnés sur les lignes de séparation entre des quartiers à tendance sunnites et chiites principalement.

Pour être tenu minute par minute des dernières évolutions (les faits bruts), je suggère Naharnet.

jeudi, novembre 08, 2007

Nouvelles présidentielles

Les Etats Unis appellent les forces du 14 Mars à violer la constitution libanaise. Puisque le gouvernement ne parvient pas à trouver un compromis avec l'autre moitié du pays, qu'il élise le nouveau président à la majorité (parlementaire, élections d'avril 2005) absolue. Une élection à la majorité absolue, "comme cela se fait dans une démocratie" (on ne va pas commenter). C'est aussi le message des "Faucons libanais" qui se reconnaîtront, contre une opinion croissante au sein même de la majorité gouvernementale qui préfèrerait une présidence consensuelle. Même l'Orient Le Jour fait dans le consensuel ces derniers jours.

Violer une constitution, c'est tellement démocratique. Bah, et après tout, si ça ne marche pas par la démocratie, autant le faire par le putsch, on n'est pas à cela près. Après tout, on ne compte plus les démocraties nées d'un putsch à un moment de leur histoire. Le meilleur moyen de jeter à nouveau le Liban dans les bras de la Syrie est d'y semer la discorde et d'y jouer un camp contre l'autre. Comme en 1975 et en 1983.

Rencontres au sommet la semaine dernière, on ne peut faire sans rapprocher ces rencontres. D'un côté le pouvoir temporel à Washington: G.W. Bush et N. Sarkozy. De l'autre le pouvoir spirituel au Vatican : Benoit XVI, gardien du Centre Saint de la Chrétienté et le Prince Saoud al-Fayçal, gardien du Centre Saint de l'Islam, pour le "Sommet de l'obscurantisme". Le monde va bien. Dans les deux cas, le Liban fut bien entendu au sujet des discussions.

En gros, les pontes Libanaises attendent les résultats des rounds internationaux sur le Liban pour la nomination (on ne va quand même pas parler d'élection) de leur président. C'est en substance les titres d'actualité des principaux journaux libanais et ce qu'il faut en retenir.

Les Taal-iban ont encore frappé.

Taal, en flamand, ça veut dire "langue". J'ai toujours trouvé cette expression appropriée pour décrire ceux, ces particularistes d'un autre âge, qui n'ont décidemment trouvé aucun autre problème dans leur vie que celui endémique de la langue d'affichage des panneaux de signalisation. On a tous nos intégristes.

Rassurez-vous, chers amis libanais, vous n'avez pas le monopole du ridicule communautariste. En Belgique, on peut faire fort également.

Guerre civile en Belgique (merci Michele) :


Pas besoin de tonnes de discussions


La carte ci-dessus représente les pertes palestiniennes et l'occupation qui dure depuis 40 ans. On peut chercher des explications : les fous de Dieu, le Hamas, le Hezbollah, l'anti-sémitisme, la menace nucléaire iranienne, le droit d'Israël à l'existence et tout ce qu'on veut, mais tout est dit dans cette carte.




lundi, novembre 05, 2007

La Bekaa nord, le Hermel, le Aakar

Désormais, chaque lundi, une petite histoire pour bien commencer la semaine.
Je retape mes notes telles quelles, pas le temps de broder, je laisse cela pour plus tard. Il s'agit d'un tour du Liban que j'ai effectué le week-end du 12 octobre, en partant de Baalbeck et en arrivant à Tripoli par le Nord du Liban.

Le week-end commence le jeudi soir avec un iftar à Baalbek, c'est la rupture du jeûn quotidienne pendant ce mois de ramadan. Et celui-ci est particulier puisqu'il s'agit de la veille de l'Aïd (el fitr), autrement dit "le petit aïd", ou encore la fête qui ponctue le ramadan, le dernier iftar donc. Nous avons la chance d'être au milieu d'une troupe de danseurs de dabkhe, danse typique du mashreq. Les danses seront furieuses jusque tard dans la soirée. L'un des convives est le docteur A. Pendant la guerre de Juillet 2006, il est resté pour soigner les urgences. Il a envoyé sa femme et ses enfants à l'étranger. Il a travaillé jour et nuit, sans reconnaissance de l'Etat libanais, mais avec le sentiment du devoir accompli.

Le lendemain, visite chez un autre docteur, le docteur Jammal, dans son laboratoire médical, une mine d'instruments qui me fait penser aux laboratoires de facultés de médecine, ses posters, ses alambics et instruments divers. J'ai l'impression que la famille Jammal couvre le sud du centre de Baalbek de toute son ombre : le labo Jammal, la banque Jammal, l'hôtel Jammal....

D'après le docteur, si on creuse à 6 mètres dans le sol, on découvrira que tout Baalbeck se trouve sur des ruines romaines. Il y a une richesse folle ici. Si on remettait tout droit, "on pourrait payer la dette du Liban sans problème".

Il y a un lieu qu'il y avait longtemps que je voulais visiter, c'est le mausolée de la petite-fille (ou fille ?) d'Hussein, le martyr fondateur du chiisme. Elle présente un dôme comparable aux mosquées que l'on croise en Iran, faite d'un bleu azur à couper le souffle. L'entrée fut épique, deux gardes du hezbollah, pistolet enfoncé dans la ceinture dans le dos, fusil mittrailleur posé sur la banquette arrière de la voiture.... Après quelques discussions, pas moyen d'entrer avec mon appareil-photo, ils le garderont.

Une entrée séparée pour les hommes et pour les femmes. L'intérieur est superbe. Tous les murs et les plafonds sont couverts de petits miroirs, c'est un véritable palais des glaces. Au milieu, le mausolée de la descendante d'Hussein. Ce n'est pas un mausolée comme on les voit en Iran, mais véritablement une mosquée. Ces miroirs sont doublés de petits carreaux jaunes, bleus, verts. Avec la litanie du muezzin, tout ceci vous fait entrer assez rapidement dans une phase méditative.

Un passage dans un snack-boucherie-restaurant pour goûter le spécialité locale (quoique j'ai déjà entendu parler plusieurs fois de cette spécialité dans plusieurs localités) : le sfiha, pour moi un lointain cousin du bourek que l'on mange dans les balkans et en turquie. Il se mange aussi avec une couche de fromage blanc que l'on choisit ou non d'appliquer sur cette pâte feuilletée fourrée à la viande hachée. Je remarque en tout cas la photo noir et blanc du tenancier avec l'imam Moussa Sadr, une photo qui doit bien avoir 30 ans, sinon plus, dans la cour intérieur maculée de blanc sur fond de ciel bleu pur. Ils posent côte à côte devant les ruines du temple de Baalbek. Moussa Sadr, coiffé "à la Ayatollah" est une figure centrale du chiisme au Liban. Il fonda le mouvement des déshérités, pré-figure du Amal de Nabih Berry et du Hezbollah.


Avant de quitter la charmante bourgade de Baalbek, où le temps s'écoule définitivement autrement que sur la côte libanaise, mais on pourrait presqu'en dire autant de toute la Beka'a, visite de la mosquée ommeyade, devant l'entrée nord des temples romains. Le gardien allait quitter les lieux, mais il nous a dit : ok pour 5 minutes. La cour intérieure est typique des mosquées du même genre, sur le modèle (réduit) de la mosquée ommeyade de Damas. Un grand espace, avec au milieu, un bassin d'eau claire et bleue. A l'intérieur, les chapiteaux sont à la fois romains et islamiques. Les boiseries sont magnifiques. En fait, il y quelque temps, cette mosquée était entièrement à ciel ouvert et elle a été restaurée. Bon, on a donc équitablement visité les mosquées chiites et sunnites de la cité, pas de jaloux, nous pouvons donc y aller.

Vers le Hermel

Dans cette route vers le nord extrême de la Beka'a, on croise des villages mixtes, des petites églises orthodoxes font face à des petites mosquées de l'autre côté de la rue. Ce sont des villages-routes, étalés le long de la voie carrossable. Entre ces villages, le paysage me fait penser à la Jordanie ou à la Cisjordanie. Sec, rocailleux, la même couleur jaune foncée.


A hermel, on retrouve l'Oronte, qui coule vers la Syrie, et ses fameuses truites. L'occasion de se faire un festin le soir de notre arrivée. C'est quand même une région un peu rude. Tous les gosses jouent avec des flingues, des jouets certes, mais des flingues quand même qui crachent des petites billes en plastique. Plusieurs fois au cours de la journée, on se fera "tirer dessus", pour jouer, mais tirer dessus quand même.

Hermel, la ville, est connue aussi pour sa fameuse pyramide que l'on voit sur les cartes postales. Pas un garde, si ça vous chante, vous pouvez l'escalader du nord et redescendre en son sud. Le petit coin d'ombre qu'elle projette n'est pas pour déplaire. Il y a aussi la grotte de Mar Maroun, St Maron, le patron des Maronites. Il s'y serait réfugié à un moment de son parcours ermite depuis la Syrie jusque dans les montagnes chrétiennes libanaises. En tout cas, il avait bien choisi son refuge. En contrebas de la grotte, l'Oronte coule au milieu de la verdure. L'endroit est absolument calme.

De Hermel, nous sommes passés dans le Akkar, région la moins peuplée et la plus pauvre du Liban. On passe vraiment par des routes de contrebande. Les accents sont incompréhensibles. Ce sont des paysages verts et secs à la fois. On passe par des villages aux noms de Fassine, El Hachiche...

Le soir, arrivée à Tripoli par Nahr el Bared, dévasté par le guerre de cet été. Un café au lait et un thé bien mérités sur la corniche El Mina de Tripoli, puis retour à Beyrouth.

lundi, octobre 29, 2007

De l'eau, pas de président !!

Beyrouth - Une annonce reçue automatiquement dans ma petite boîte email ma rendu un peu nerveux hier soir, en plus du triple café tassé qu'il ne faudrait jamais boire un dimanche après 6 heures.

Il s'agissait d'une annonce pour la Banque Mondiale, cherchant à engager des experts en investissements privés pour le Liban. A priori, c'est une excellente idée que d'engager de tels experts. C'était la conclusion d'un rapport d'étude, que j'avais formulée au sujet de Paris III et dans laquelle je soulignais l'absolue nécessité pour le Liban de créer un tissu économique basé sur la petite et moyenne entreprise, sain et viable, au moyen de crédits appropriés, pour sortir le Liban de son économie rentière basée essentiellement sur la finance et la gestion de sa dette publique au bénéfice de quelques (quand même nombreux) vautours et au détriment de la population.

Je vais donc voir l'annonce, et quelle ne fut pas ma surprise (je suis quand même resté un grand naïf), de voir qu'il s'agissait d'engager des "experts en privatisation". En gros, des personnes spécialisées dans le transfert d'activités publiques vers le secteur privé.

Recadrons les choses. Le Liban est une économie ultra-libérale, sans réelle autorité étatique, où l'impôt est laissé au bon vouloir du percepteur en fonction du backshich perçu, alors que son taux est parmi le plus bas du monde. Il n'y avait pas d'impôt sur les sociétés il y a peu, et la TVA est de 12%. Les hausses d'impôt se décident par hausse de la TVA, l'impôt le plus injuste. Il n'y a bien sûr quasi aucune forme d'accises sur le tabac ou sur l'alcool, ou à peine. Y a pas que du mauvais dans ce système...

Pendant ce temps-là, Beyrouth est asphixiée de ses 4X4 et de ses Hummer. Enfin soit, je n'ai aucune forme d'envie envers les nouveaux riches ni les anciens d'ailleurs, du moment que leur mode de vie n'empiète pas sur le mien et sur celui de mes amis. Et là, c'est pas gagné.

La distribution d'eau: 4 à 5 heures d'eau par jour. Exemple. Ce week-end, pourtant situés dans une quartier relativement aisé de Beyrouth Est (disons de classe moyenne chrétienne), on n'a plus eu d'eau à partir de samedi 23H, jusque dimanche 18H. Le problème n'est pas tant qu'il n'y ait que quelques heures d'eau par jour mais qu'on ne sait pas quand il y aura de l'eau. J'étais en Roumanie au début des années 1990, juste après la chute des Ceaucescu. Je me souviens qu'on avait droit à 4 heures d'eau par jour, du style 6-8H et 17-19H. Au moins on savait à quelle heure remplir les seaux et les bidons. Et quand tirer la chasse. On disait alors : mon dieu, regardez ces pauvres gens, 40 ans de communisme, voilà où ça mène. A quoi va-t-on attribuer les pénuries d'eau au Liban, certainement le pays le plus riche en or bleue de tout le Moyen Orient ?

L'électricité: EDL (Electricité du Liban) est en déficit de 1 milliard de dollars par an, un quart ou un cinquième je ne sais plus, du budget de l'Etat à lui tout seul. Il y a les déviations illégales de certains quartiers qui se servent sur le réseau. Etat du réseau incurable, il faudrait faire table rase et tirer partout de nouvelles lignes. Une centrale qui marche à moitié et une autre en réparation au nord, endommagée par une (1) katouchia tirée du camp de Nahr el Bared durant les combats de cet été. Rupture dans l'approvisionnement de pétrole. Résultat : longues pénuries d'électricité, en général de longues coupures la journée, et les générateurs qui tournent à plein régime. Heureusement, il y a le privé ! L'électricité "privée" est vendue à prix d'or. 45 euros par mois dans une petite ville de province, pour 5 ampères tirés d'un générateur collectif privé. 5 ampères, ça veut dire que vous ne pouvez pas brancher un fer à repasser en même temps que votre chauffe-eau fonctionne, sinon les plombs sautent... Pour 10 ampères, on monte tout de suite dans les 80 euros. Autant dire que si vous avez un cousin qui est dans le business des générateurs et des UPS (pour ordinateurs), vous avez un milliardaire dans la famille !

On va me dire, jusqu'ici, que ce que je décris est la preuve que le secteur public ne peut remplir ces tâches, qui devraient donc être assumées par le privé. Voyons donc ce qui est privatisé et qui donc devrait marcher.

Soins de santé: pas de couverture sociale et les services médicaux hors de prix. 60 dollars pour une radio et l'auscultation et 150 dollars pour un plâtre. Rappelons le salaire moyen d'un Libanais (qui gagne déjà bien sa vie) : entre 500 et 600 dollars par mois. Dans ces conditions, tomber malade ou avoir un accident n'est pas vraiment une option.

Education (supérieur) : l'Université Libanaise est sans doute une très bonne université, mais si vous voulez aboutir à une situation au Liban, vous ne pouvez passer à côté de l'une des nombreuses institutions privées qui dispensent leurs cours (souvent vides), à coup de tarifs dignes de Harvard et de Philadelphie. 6000 euros (annuels) pour des Etudes de Sciences humaines, 10000 euros pour une école de commerce réputée, entre 12000 et 20000 euros pour des Etudes de Médecine, à peu de variation près entre Université St Joseph, American University of Beirut, LAU, NDU, IUT etc... Pas de bourses publiques bien évidemment.

Télécommunications : l'un des réseaux internet les plus chers du monde et les plus lents. L'ADSL vient d'être annoncé à grand renfort de publicité, mais son débit réel ne dépasse pas les 512K. Alors qu'on est à la deuxième génération ADSL en Syrie, avec des réseaux 2 gigabit et que cela fait des années qu'il est disponible partout au Yemen dans les internet cafés.

Le réseau de téléphonie mobile EST le plus cher du monde. 2 compagnies privées et une semi-publique se partagent le monopole du marché. Il revient moins cher d'appeler de poste fixe à portable libanais depuis l'Europe (dans le sens Europe-Liban) que d'appeler de portable à portable au Liban. L'utilisateur de base de portable ne peut pas s'en tirer avec une facture de moins de cent dollars par mois. Si vous ne rechargez pas votre téléphone à carte prépayée dans les deux semaines, votre numéro se volatilise et vous êtes bon pour en racheter un autre. La ligne permanente s'achète, dans les 100 dollars (vous achetez un numéro). Bref, une vraie mafia.

Alors, quand la Banque Mondiale ou le FMI, ou une conférence style Paris II, Paris III ou Téhéran I, viennent annoncer qu'il faut d'avantage de privatisation au Liban, alors que le grand public n'a pas d'accès satisfaisants aux commodités de base (de chez base) que sont l'eau, l'électricité et les soins de santé, je me dis qu'il y a un manque sérieux d'ophtalmologues dans le monde, pour rester gentil. Ce n'est pas de privatisations dont le Liban a besoin, mais bien de renforcement de son secteur public laissé à l'abandon. Lorsqu'il fonctionnera, il sera éventuellement temps d'envisager sa privatisation.

Ce qui m'étonne, dans cette situation de pénurie généralisée, c'est que les gens restent rivés à leur poste de télévision pour regarder s'ébattre cette classe politique incapable d'assurer à la population le minimum vital.



mercredi, octobre 17, 2007

Iraq, Oil and politics

Dans le cadre des conférences organisées par le CIEL à l'USJ, une conférence de Walid Khadduri.

Walid was educated at: Baghdad College, Baghdad 1959, then took a BA in Sociology, Michigan State University, 1963 and MA and PhD in International Relations, The Johns Hopkins University, 1966, 1972..

He has been Director of Research, Institute for Palestine Studies, Beirut, 1970-73.Instructor, Political Science, Kuwait University, 1973-75. Director of Information, Organization of Arab Petroleum Exporting Countries (OAPEC), Kuwait, 1975-1981Managing Editor, Middle East Economic Survey (MEES), Nicosia,1981-2003,Editor-in-Chief, MEES, 2003-2004.Economic Editor. al-Hayat, Beirut, 2004-2006.

He is the author of books and articles on geopolitical aspects of Middle East Oil.
  • Pourquoi la guerre ?

Pourquoi l'Irak est-elle tellement importante ? Elle détient la deuxième place des réserves de pétrole mises à jour, derrière l'Arabie Saoudite (1). Les causes officielles de la guerre en 2003 étaient les Armes de destruction massive, puis les liens du régime avec le terrorisme d'Al Qaeda. Aucune de ces allégations n'ont pu être prouvées à ce jour. Pire, il semble que la guerre ait alimenté la croissance du réseau terroriste d'Al Qaeda.

Alan Greenspan a reconnu que le pétrole était la raison de l'invasion.
Commercialement, il n'y a pas de différence dans l'exportation du pétrole vers les Etats Unis. Le niveau a toujours été sensiblement pareil, quel que soit le régime à Bagdad. Des raffineries sont prévues depuis des lustres aux Etats Unis, spécialement conçues pour le raffinage du brut lourd et épais irakien.
  • Production et économie du pétrole

L'Irak pourrait produire 2 millions de barils de pétrole supplémentaires si elle était en situation de paix. Et ceci ne concerne que les champs découverts. La production actuelle est précisément de 2 millions de barils par jour, elle pourrait donc doubler. Sur les 2 millions de barils produits par jour, 1,5 millions de barils sont destinés à l'exportation. Il faut reconnaître que depuis 30 ans, l'Irak est en guerre ou sous embargo, et cette production optimale n'a jamais été atteinte. La limite à l'exportation met la pression sur les prix. Il y a des champs encore inexploités en Irak, un cas unique au monde. Notamment un champ de 600 mille barils par jour, découvert en 1973 dans les provinces kurdes et toujours pas exploité. Cette production est équivalente à celle du Qatar.

  • Fédéralisme et distribution

Auparavant, le pétrole était nationalisé et centralisé. La question de la distribution des revenus du pétrole nécessite une médiation. 90% des ressources se trouve au sud. La fédéralisation de l'Irak est un fait. Il y a trois parties. La constitution est vague sur la distribution des revenus du pétrole et son exploitation. Les Kurdes, au nord, commencent à signer des contrats avec des compagnies étrangères. Dix accords ont déjà été signés par les Kurdes. Les majors qui signent avec une entité fédérée ne peuvent en principe pas travailler dans le reste du pays, elle doivent donc mesurer les pertes et les bénéfices de tels accords.

Après une négociation de 10 mois, un accord de distribution est intervenu, pour une période de 20 ans.
  • Conditions

Les conditions quotidiennes internes sont, malgré cette richesse énergétique, désastreuses. Il y a à peine une heure d'électricité par jour sur le réseau. Dix millions de dollars se perdent par jour dans le vol de pétrole et la corruption.

On sait que la situation sécuritaire à Bagdad est désastreuse. Le Secrétaire d'Etat au pétrole a été enlevé par une centaine de kidnappeurs dans ses propres bureaux devant ses gardes de sécurité impuissants.
Depuis 2003, vingt pour cent de la population a émigré.

Al Qaeda contrôle la plupart des entrées de Bagdad. Il n'y a plus d'armée ni de police sérieuse. Certains éléments de ces corps "de sécurité" tuent parfois sur simple base de la carte d'identité.
  • Problèmes extérieurs
Dans la problématique Région kurde vs. Turquie, le seul oléoduc de sortie est vers la Turquie. Etant donné les tensions, plus de cent compagnies turques ont quitté la région kurde depuis la régionalisation.
Le pétrole est une question nationale, voire nationaliste, en Irak. La possibilité que les Etats Unis s'approprient des champs en contrepartie de "leur effort de libération de l'Irak" est extrêmement mal perçu dans la population.
Il y a aussi des problèmes frontaliers concernant des champs. Avec l'Iran et le Kuweit. Si on compare avec la Grande Bretagne et la Norvège, le conférencier fait état de la nécessité de gouvernements solides et sensés pour une exploitation commune saine et intelligente de ces ressources.
Dans cette structure d'Etat fédéral, chacun tire parti de ses voisins. Les Sunnites de l'Arabie Saoudite, les Chiites de l'Iran, et les Kurdes des autres Kurdes, et paraît-il, d'Israël.(2)
Historiquement, chaque fois que Bagdad a été faible, les Turcs et les Perses sont entré en Mésopotamie pour occuper le Kurdistan.

Au sud, à Basra', on voit apparaître des milices chiites pro-irakiennes, et d'autres pro-iraniennes, qui s'affrontent violemment. Le conférencier rappelle que lors de la guerre Iran - Irak, le gros des troupes était composé d'Irakiens de confession chiite. Le sentiment patriotique a toujours été développé au sein de toutes les confessions.(3)
  • Que faire ?
Il est bien entendu impossible de développer l'exploitation du pétrole dans les conditions actuelles.

Les Irakiens doivent s'asseoir et élaborer un nouveau contrat social : quel type d'Etat veulent-ils ? Un Etat religieux ou séculaire ? Un Etat centralisé ou décentralisé ? (4)
Après la conférence, un silence de quelques secondes, lourd, a régné sur la salle, comme si il n'y avait rien à y ajouter.

Commentaires :

(1) Il y a d'autres raisons à l'invasion U.S. de l'Irak. D'une part, les Etats Unis n'ont pas que le pétrole comme intérêt dans la région, même si ce n'est pas le moindre. Il y a aussi le marché des armes auprès des pétromonarchies du Golfe (voir un article précédent), les bases militaires au Bahreïn et au Qatar, et la protection d'Israël. D'autre part, l'affaiblissement relatif du lien entre l'Arabie Saoudite et les Etats Unis à la suite des attentats du 11 septembre 2001, ont amené les Etats Unis à revoir leur stratégie dans la péninsule arabique en procédant à un rééquilibrage de leur dépendance à l'égard de Riyad. Un pied à Riyad et un pied à Bagdad.
(2) pourtant alliée à la Turquie.
(3) Bien que le conférencier n'ait pas été en mesure d'expliquer pour quelle raison ces tensions communautaires sont apparues subitement, comme si elles venaient de "nulle part".
(4) Gageons que ces questions ne se posent même plus aujourd'hui...

vendredi, septembre 21, 2007

Les plages et clubs privés du Liban

Profitons de la fin de l'été pour dire que le Liban n'est pas que destructions, troubles et manifestations, mais est aussi, et surtout, un lieu de villégiature, la Suisse du Moyen Orient, qui offre à ses visiteurs mille et une merveilles, à commencer par sa côte complètement privatisée de Tripoli à Tyr (ce dernier passage n'est évidemment que sarcasme). Voici quelques photos pour l'album de vacances.

Oceana Club, Damour :




Le Saint-Georges, Beyrouth :




Corniche, Beyrouth :




Le Bain Militaire, Beyrouth :




Le Sporting, pas mal dans son genre non plus :



Corniche, Beyrouth :






Bonne fin de vacances.

mercredi, septembre 05, 2007

Du riz et des pétales de rose

J'avais lu ces récits de l'entrée de l'armée syrienne a Beyrouth (sous l'égide de la Force Arabe de Dissuasion, en 1976), des armées françaises (1982) et américaines (en 1958 et 1982), et dans une moindre mesure israéliennes (au Sud Liban parmi des populations parfois fatiguées du comportement du Fatah, en 1982), toutes accueillies sous les hourras, les jets de riz, les pétales de rose, l'eau parfumée et le champagne. Avant de devoir toutes se replier, pour ainsi dire, dans la débâcle et le chaos, quelques mois ou années plus tard.

J'ai assisté a ce genre de scène hier soir, autour de la place Sassine. Un cortège de jeeps et de camions militaires de l'armée libanaise est descendu de Tripoli, en passant par toutes les villes côtières, remontant par Dora vers le centre-ville (de Beyrouth Est pour être précis). Pour ceux qui débarquent, c'était la fête pour la fin des combats à Nahr el Bared contre le gang du Fatah al Islam.

On a pu voir des militaires sur des camions, doigts en "V", munis des roses offertes par la population, mitraillette pointée vers le ciel, des jeunes filles intercalées dans les jeeps battaient la mesure sur des sons de Dabkhé crachés à plein volume depuis des discos mobiles. Il y eu hier soir un festival de feux d'artifice que quelque rafales de pistolet automatique couvraient a peine.

C'est évidemment une très bonne nouvelle que la fin de ces combats. De là à dire, comme l'ont laisse entendre des éminences de la majorité, que l'armée est maintenant apte à imposer son autorité sur tout le territoire libanais et sur toute faction armée non relevante de l' autorité de l'Etat, c'est un peu optimiste. Disons que c'est juste incendiaire.

Il y a d'abord les autres camps palestiniens, dont la sécurité relève encore et toujours de l'OLP. Des camps de l'importance de Nahr El Bared, il y en a 6 ou 7 autres au Liban. Le siège de Nahr El Bared, tenu par 400 combattants islamistes à tout casser, a duré près de 3 mois.

Il y a aussi la "Résistance", le Hezbollah, qui a tenu tête à la 5e ou 6e armée du monde (il faudrait comparer la puissance militaire de la Chine et celle d'Israël), dans des circonstances de guérilla, certes.

Tout ça dans un contexte ou les pays amis du gouvernement libanais, Etats-Unis en tête, ne permettront jamais, comme l'a souligné le général M.Sleymane, que le Liban accède a un statut de puissance suffisante à ne fut-ce qu'être capable de résister a une éventuelle attaque israélienne.

Les pays qui supportent les mouvements palestiniens et le Hezbollah n'ont pas ce genre de contrainte. Et il faudra donc s'en accommoder encore longtemps.

mardi, septembre 04, 2007

El Qornet es-Saouda (le coin noir)

Sommet du Liban a 3082 metres. On n'y est pas parvenu (a 4 km pres) en raison d'une meute de chiens enrages. Ce sera pour la prochaine fois : dormir au Cedres pour partir a 8h du matin, 2 litres d'eau par personne, de bonnes chaussures. Mais on n'etait pas loin du but. De la haut il est possible de voir les sommets de l'Ile de Chypre a 250km de la et toute la vallee syrienne vers Damas. Voici quelques cliches.


Vers la vallee de la Qadisha.


Ascension par les pistes de ski assechees.


Troupeau de moutons sur le plateau qui mene au Qornet es-saouda


Campements de Bedouins


Vue sur les Cedres.

vendredi, août 31, 2007

... né. A Beyrouth.

Le festival du film libanais s'est terminé hier. J'ai assisté à quelques unes des soirées. Il y a eu des choses intéressantes, et d'autres moins. En fait il s'agit surtout de courts et de moyen métrages. Mais la production globale est plus que satisfaisante, surtout si l'on considère les moyens du bord.

La 6e édition, celle de cette année, devait avoir lieu l'été dernier, mais, guerre oblige, elle fut reportée. Ce n'est pas un festival sur la guerre du Liban, mais il va de soi que beaucoup de productions de ces derniers mois en sont marquées.

Dans les courts que j'ai vu, en animation, Beirut de Elie Dagher, qui décrit une ville ou l'eau est devenue une denrée très rare, était techniquement abouti, le désormais classique Superhajja (et non Super Geagea) de Tarek Kandil, la courte histoire de cette mémé voilée qui arrête, grâce à ses super-pouvoirs, une méga-bombe qui allait tomber sur un village. La palme du no budget film revient à Ziad Antar et son La marche turque, qui est en fait une vue unique en plongée et en noir et blanc sur les mains d'une pianiste qui nous joue la marche turque de Mozart (vous savez, le pom pom pom....) sur un piano dont les marteaux ne frappent pas les cordes. On entend donc juste le bruit des frappes de doigts sur les touches.

Welcome to Beirut de Fouad El Khoury, est un peu long, mais est un regard relativement intelligent et léger sur la vie libanaise (plus beyrouthine que libanaise) en général.

D'un point de vue esthétique, et même si le sujet est lourd (les villes et villages du sud après les bombardements israéliens de l'été dernier), Après l'Orage de Leila Kanaan est magnifiquement filmé. Des plans fixes, en noir et blanc.

Music de Zeid Hamdan est un tour d'horizon de la musique underground, que j'aurais plutot qualifiée juste d'alternative en terme absolu, au Liban. Le tout dans un rythme bien emmené. Le sujet est intéressant même si il est forcément limité. Une autre critique serait peut etre que le grunge, c'etait il y a dix ans les gars. Mais peut être suscitera-t-il des vocations, et c'est la le plus important. Pour un apercu et des liens vers les groupes tels que Scrambbled Eggs, Lumi, The New Government :
http://www.lebaneseunderground.com/

Un cercle autour du soleil de Ali Cherri est un court hyper lourd, la palme du condensé de lourdeur en aussi peu de temps. Assez remarquable en soi que pour être souligné. Je ne résiste pas à retranscrire ce passage : "J'étais déçu le jour où ils annoncèrent que la guerre [celle de 1975-91] était finie. J'avais l'habitude d'être transporté de joie à l'idée de vivre dans une ville anthropophage, cannibale, une ville qui se consomme elle-même, telle une sécretion excessive de l'estomac qui viendrait à s'avaler graduellement lui-même". Il y a un malaise...

Enfin, j'ai fort apprécié Le Liban en Automne de Nadim Tabet, assemblage d'images tournées dans les années 70, d'une famille joyeuse qui va faire du tourisme à travers le Liban, va à la mer, se ballade en bateau. Puis on les voit dans une maison de campagne, dans la famille, à la montagne autour d'une table pour apprécier des verres d'arak, avec quelques plats libanais sur la table et des légumes crus. Ca respire le bonheur, mais d'un autre côté il y a on ne sait quoi d'angoissant qui transparait dans le film.

Le reste je n'en parle pas. J'ai raté aussi les deux tiers des projections, et vu le programme, quelques perles.

http://www.neabeyrouth.org

http://www.makefilmsnotwar.org

vendredi, août 24, 2007

Liban : Episode III



Titre largement égocentrique, j'en conviens. Me voici de retour au Pays du Cèdre (et oui, au singulier, à force, il n'en restera plus qu'un) pour la troisième fois. La première, pour entamer un master en études politiques, la seconde, pour remplir une mission dans le cadre d'une ONG et terminer cette maîtrise, et la troisième, pour chercher un boulot digne de ce nom, à savoir, rémunéré. Cependant, voici un "pré-texte" destiné à décrire les premières heures d'arrivée au Liban, car c'est dans les premières heures que le contraste est le plus vif, avant que tout ne paraisse normal.

Si vous ouvrez un atlas à la page de la carte du monde, vous observerez que le Liban est juste en plein milieu de la carte, c'est sans doute ce qui donne aux Libanais l'impression qu'ils sont le centre du monde. D'autre part, malheureusement, le Liban est également en plein dans la faille entre les deux pages, difficile à voir, coincé dans le gouffre de la reliure. C'est sans doute pour cette raison que les Libanais aiment rappeler au monde qu'ils existent en se donnant un mal fou pour se démarquer. Voici un cortège de clichés, mais il faut bien un peu fixer le décors.

Ca commence à l'aéroport. Devant nous, une prostituée Tchèque, le vol vient de Prague. Elle tient en main son contrat de travail pour faciliter son passage à la douane. Son employeur sera le "Moonlight Super Nightclub" de Jounieh. Salaire, 500 dollars par mois. Elle semble déjà être habillée pour prendre du service. A la limite, elle peut se permettre de faire l'aller-retour sur le week-end, vive l'Euro Med. Dans une autre file, une cinquantaine de filles et de femmes bengali ou somaliennes, ce n'est pas clair. Le dernier charter de domestiques pour Achrafyié. Lors de mon dernier retour au Liban, je vois encore cette jeune fille à Athènes, au desk d'embarquement. Elle est visiblement libanaise, du Mont Liban. Elle n'avait ni passeport ni billet d'avion (je me demande comment elle est arrivée jusqu'à ce guichet). L'employée s'énerve et lui demande son nom, qu'elle n'est pas capable de donner. J'ai quitté la conversation, plein de Libanais s'occupant déjà du cas. Quelques minutes plus tard, je la verrai dans l'avion. Le miracle libanais a encore frappé.

Les taxis de l'aéroport, toujours difficile à négocier, le chauffeur est bonhomme, son porte clef au contact montre un drapeau libanais à côté de celui du Hezbollah. "Shou akhbar bi Lubnan habibi ? quelles nouvelles au Liban ?". "Qua-ïs, kil chi tamam" me répond-t-il avec un grand sourire. Tout va bien en effet: On traverse le grand boulevard vers la place Sassine, à gauche, sur toute l'étendue de la place des Martyrs et de Riad El Solh, entourant quasiment et le Serail (gouvernement libanais) et l'ESCWA (QG des Nations Unies pour tout le Moyen Orient), les tentes du sit in de l'opposition (Hezbollah et CPL) sont toujours là depuis décembre 2006. A droite du boulevard suspendu, une affiche de 30 mètres de haut sur un immeuble criblé de balles et d'impacts de mortier depuis la guerre civile, ventant les mérites de l'armée libanaise. On y voit un soldat libanais courant avec une hanse au bout duquel est fixé un drapeau libanais, au milieu des ruines de Nahr el Bared, le camp palestinien au nord de Tripoli, dont il ne reste plus un bloc de béton debout après trois mois de combats.

De retour à Sioufi en pleine nuit, le quartier où j'habite près de la place Sassine, l'immeuble en face est en réparation. Je n'ai jamais su si il a été démoli suite à la guerre civile ou si sa construction a été arrêtée subitement suite à un manque de financement pour continuer. On n'avait trouvé rien de mieux que d'abattre, dès juin, les deux arbres qui se trouvaient devant cet immeuble et qui le masquaient avantageusement, sans compter le doux gazouilli des oiseaux qui en émanait en fin de journée. Trop poétique pour Achrafiyé, pas assez bétonné. Je vois encore le deuxième arbre tomber à moitié sur le toit d'une mercedes garée de l'autre côté de la rue. Y a du spectacle de mon balcon... Pas de fenêtres, un immeuble en délabrement total. Les travailleurs syriens habitent sur le chantier. Leur linge pend à un fil sur une des terasses, on devine des matelas posés sur le sol poussiéreux. Le marteau piqueur, en fait je devrais écrire "camion marteau piqueur avec un boutoir de 20 mètres de haut", commence son oeuvre dès 4 heure du matin, dans une chaleur moite. J'ai l'impression que ça n'embête personne, en tout cas, personne ne se lève pour faire la révolution. Bon c'est promis, demain j'achèterai un ventilateur pour rendre la chaleur supportable et chasser les moustiques la nuit, contentons-nous d'agir sur ce qui est à notre portée. C'est un principe essentiel pour la santé mentale à long terme.

Premier contact avec la rue le lendemain matin. Une dame entre deux âges me demande un peu plus loin, en passant, de lever le volet métalique de son commerce de vieilles freloques. Puis il y a les "next time" quand on n'a pas le compte juste dans un sens ou dans l'autre. C'est cela aussi le Liban, tout en convivialité. Il faut le souligner cent fois.

La folie de la circulation est toujours à la hauteur de la folie du pays. Les routes deux bandes se transforment facilement en voies trois files, unidirectionnelles, jusque quand un camion en sens inverse, en pleine descente de montagne dans un virage, klaxonne comme un malade à grand renfort d'appels de phare, et là, tout le monde se range. Je ne sais toujours pas comment trois files redeviennent une et demie en si peu de temps. L'improvisation est le stade ultime de l'organisation comme disait le grand Lubanovski, entraîneur du Dynamo Kiev dans les années 80. Cette scene aussi sur l'autoroute 2 bandes dans chaque direction, entre Beyrouth et Damour : une jeune fille de 25 ans, cheveux aux vents, fait du velo... en contre sens. Elle avait l'air tout a fait sereine. La question n'est meme pas de se demander si on peut faire du velo sur l'autoroute, mais si on peut le faire aussi en contre-sens. Et tous ces panneaux (sens unique, interdiction de stationner, etc...) qui n'ont pas la moindre signification.

Les transports en commun ont aussi leur lot de phenomenes etranges. Ce jour-la, je me suis trompe de direction en prenant le bus Ein el Rmeine - Hamra. Je ne m'en suis apercu qu'au terminus, bien que mon doute grandit en cours de route. J'ai donc traverse Sabra et Chatila a l'aller et au retour. A un moment, dans un tournant, en raison de la conduite un peu trop brusque du chauffeur, une dame plutot agee, glisse sur sa banquete et se pete la figure dans l'aller centrale. Je pense que le chauffeur etait presse a cause de l'iftar, la rupture du jeun pendant le ramadan. Indignation dans le bus, les gens lui disent de faire attention, et il est vrai que ca conduite donnait une sensation proche de la nausee. Le chauffeur, en guise de protestation, a decide d'arreter le moteur et de se croiser les bras, indiquant que si c'etait comme ca, il arretait de conduire ! Une autre fois, deux dames, assises derriere le chauffeur, lui donnaient des ordres quand a la conduite a adopter aux carrefours. Elles l'engueulaient lorsqu'il ne prenait pas sa priorite de droite ou lorsqu'il s'arretait aux feux rouges !

Place Sassine, un immense portrait de Béchir Gemayel, jeune, beau et souriant, pend là où, à mon départ, il y avait un poster 20 m sur 15 de la Sainte Vierge qui disait que Marie nous rassemble tous, avec une foule en dessous d'elle représentant vaguement les couleurs des principale formations politiques au Liban, le rouge (celui-ci étant partagé par le PSP de Jumblatt et les Forces Libanaises de Geagea), le bleu, le jaune, l'orange. Effectivement, on retrouve Sainte Marie dans l'Islam et les religions chrétiennes du Liban, avec quasi la même vénération.

Pourquoi Béchir Gemayel ? Mais parce que cela fait 25 ans que le frêre d'Amine Gemayel, ex-président du Liban et père de Pierre Gemayel récemment assasiné, avait été placé à la tête de l'Etat libanais suite à l'invasion d'Israël et avec la bénédiction des Etats Unis ! Quelques jours après, il était assassiné, probablement par les services secrets syriens ou alors était-ce le mossad ? Ou une énième vendetta ? Un téléphone portable aurait actionné une bombe de plusieurs centaines de kilo dans l'immeuble où il se trouvait en réunion. La rumeur aurait couru à l'époque qu'il n'était pas mort, qu'il était lui même sorti de l'ambulance qui l'emmenait en morceaux. Il reviendra.

Je donnerais cher aussi pour retrouver un témoin de l'apparition de Saint Charbel à Achrafiyé, en pleine bataille contre l'armée syrienne en 1977-78. Il serait apparu dans les airs, donnant aux combattants maronites une nouvelle vigueur dans la violence des combats.(1)

Et la question qui n'est pas de savoir si il est interdit de vendre du tabac à des moins de dix-huit ans, mais si il est permis au moins de douze d'en vendre. Ca c'est pas typique du Liban par contre.

Sinon, les chasseurs israéliens se balladent toujours librement au-dessus de la Beka'a. Il n'y a toujours pas de gouvernement d'Union Nationale. Olmert geint à tout va que le Hezbollah est plus fort qu'avant la guerre d'octobre. Il y a une campagne présidentielle qui commence en septembre. Et il me semble que le dernier rapport de la commission Brammertz sur le plasticage du convoi de Rafiq Hariri, l'ex-premier ministre, n'a pas livré de grands scoops. Je pense, enfin j'espère, que les enquêteurs de l'ONU se seront rendu compte qu'au Liban, la vérité n'est pas capitale. La vérité est éventuellement un instrument, bonne à répandre si elle sert le dessein de celui qui l'invoque.

Un artiste glandeur, style contemplateur de la réalité, m'a dit dans un anglais approximatif, ou est-ce moi qui reproduit approximativement :

All this can only have a tragical end.
I don't know man. (moment de silence)
Maybe the tragedy is just in my head.

Mais rassurez-vous, malgré tout cela, il est encore possible, sans se mettre d'oeillères, d'avoir une vie tout à fait normale dans ce pays et d'en apprécier ses bienfaits. Il faudrait juste que ça dure et peut-être faudrait-il que ce soit le cas pour un plus grand nombre de Libanais.

(1) Je n'ai trouvé qu'une seule mention de cette apparition, dans l'ouvrage de Samir Kassir, La Guerre du Liban, de la dissension nationale au conflit régional.

dimanche, août 19, 2007

Les satano-terroristes

Avec 400 morts causés par plusieurs camions piégés coordonnés, l'attentat d'il y a quelques jours sur la communauté Yazidi est le plus meurtrier de ce dernier siècle après ceux du 11 septembre 2001 aux Etats Unis. La plupart des annonces d'emplois de différentes ONGs, il y a encore quelques jours, stipulaient que le Kurdistan irakien était de "safe" à "pacifié". On peut se rendre compte que même là, et malgré la présence de 126.000 troupes américaines en Irak, c'est le chaos.

Il n'est pas clair si le but de l'attentat est, au choix, le départ des troupes américaines, une guerre sans nom, un acte raciste dirigé envers une communauté considérée à tors comme adoratrice de Satan. Quoi qu'il en soit, et si il fallait encore le dire, il montre le désastre absolu de la politique américaine en Irak, si l'on s'attarde, bien entendu, à des considérations humanistes. On attend le prochain "We are making progress in Iraq" de Georges W. Bush.

L'annonce par la Maison-Blanche de mettre les Gardes de la Révolution iranienne sur la liste (1) des organisations terroristes, est déjà décrite par certains comme un pas de plus vers le lancement d'une guere en Iran. Dans l'article sus-mentionné, il est rappelé le fait intéressant de la collaboration de la CIA avec les Pasdarans au moins à trois reprise dans un passé relativement récent.

Les Etats-Unis ne se retireront pas d'Irak d'ici tôt, le but est d'établir des bases militaires solides et à long terme, pour assoir sa puissance de projection sur toute la région du Moyen Orient, et accessoirement, de contrôler l'Iran. Cet objectif peut être atteint sans qu'il ne soit nécessaire d'envahir l'Iran. Quelle erreur également de tenter de lister un corps officiel d'Etat sur une liste d'organisations terroristes (2). C'est un pas vers la disqualification de la lutte effective contre le terrorisme, le blanchiment d'argent et toute sorte de traffics.

On a beau retourner la question dans tous les sens et il est quand même difficile de croire, impensable même, que les U.S. se lanceront dans une nouvelle guerre alors que l'Irak est toujours en train de flamber et que le feu en Afghanistan se réanime.

Quoi qu'il en soit, tout ceci fait partie d'une réthorique qu'on pensait appartenir aux albums de Tintin. On a d'un côté ces vilains barbus, brandissant l'index en l'air, traîtant les Etats Unis de Grand Satan, et de l'autre ces hystériques lançant des accusations de Terroriste à tout va, dans une ambiance proche de celle d'une cour de récréation. Qui utilisera en premier l'accusation de "Terroriste satanique" ou de "Satano-terroriste" ? Les paris sont ouverts...

(1) Dans cette liste du Departement d'Etat, question de timing probablement, on ne trouve pas le Fatah Al Islam, organisation proche d'Al Qaeda contre laquelle se bat l'armée libanaise dans le camp de Nahr El Bared, mais bien le Hizbollah. Le Fatah Al Islam, armée de libération sans doute....
(2) L'enjeu est politique et financier dans la mesure où tout business avec l'une de ces organisations est passible de lourdes sanctions aux Etats Unis.

mardi, juillet 31, 2007

Il est temps de relacher la pression...

... sauf si l'objectif est vraiment de mettre le Liban à feu et à sang.

Dans l'histoire du Liban, chaque fois qu'une communauté ou une faction a tenté de prendre l'ascendant absolu sur une autre, cela s'est terminé dans un bain de sang. Chaque fois qu'une ou des puissances étrangères se sont immiscées dans les affaires intérieures du Pays du Cèdre, cela s'est soldé par la débacle et l'humiliation de l'étranger, celui-ci n'ayant pas eu le feeling nécessaire de savoir où s'arrêter dans l'ingérence.

Les U.S. viennent de signer une série de contrats d'armement juteux avec les acteurs de la région : 13 Mld pour Egypte, 30 Mld pour Israël et une aide à l'Arabie Saoudite et les autres pays du Golfe (on parle de 20 Mld pour ces derniers). Selon Condoleeza Rice, l'objectif est de contrer la Syrie, l'Iran, Al Qaeda et le Hezbollah, notamment pour donner sa souveraineté au Liban. Elle rajoute : l'Iran est derrière les attentats qui secouent le Liban. C'est clair qu'on a besoin, au Liban, de l'aide d'une super-puissance régionale, pour rassembler 2 kilo de TNT et les faire exploser sous une voiture... Restons sérieux. Condi, la femme qui a un jour annoncé, en plein bombardements du Liban de l'été 2006, que ce dont nous étions témoin était l'enfantement dans la douleur du nouveau Moyen Orient.

Alors que les U.S. viennent d'allonger près de 70 Mld de dollars d'armement au Proche Orient, dont la plus grosse partie pour l'ennemi israélien (1), les déclarations de Koushner relative aux pressions à exercer sur l'Iran et la Syrie pour pacifier la région, ne sont pas non plus -disons- appropriées.

C'est comme si l'on ne retenait pas les leçons du passé dans cette région.

(1) Quelque 500 millions de dollars ont été promis au gouvernement libanais dans la foulée de Paris III en aide militaire. On peut supposer qu'un tel montant ne serve qu'à assurer la sécurité intérieure, et en aucun cas de donner à l'Etat libanais les moyens de résister à une nouvelle agression israélienne.

Un journaliste du magazine LE TEMPS demandait à Michel Aoun dans une interview récente si il croyait l'unité du Liban menacée.

L'entente et l'union que nous proposons sont la seule voie de salut. Or l'Occident n'en veut pas. Je soupçonne les Etats-Unis de travailler à la déstabilisation du Liban, après celle de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Somalie, etc. Je crois en fait que les Américains souhaitent un nouvel affrontement dans ce pays. Pour organiser, à la faveur de ce désordre, l'implantation au Liban des Palestiniens qui y résident, parce qu'on ne leur donnera pas d'autre pays.

jeudi, juillet 26, 2007

Un peu de tout (26 juillet 2007)

Une amie, C., de Jounieh, la trentaine accomplie, n'était jamais allée à la Corniche de Beyrouth, l'un des endroits les plus célèbres du Liban. C'est un peu comme si un Brugeois n'avait jamais vu le port d'Ostende ou si un Versaillais n'avait jamais vu l'Arc de Triomphe. Ce n'est pas par peur ou par refus, c'est simplement par habitude de ne jamais y aller, la Corniche, Raouché, c'est Beyrouth Ouest. Et ça fait dix-sept ans que la guerre est finie.
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A la veille des élections dans le Metn pour remplacer le siège du député Pierre Gemayel, assassiné l'année dernière, ainsi que celui de Walid Eido, assassiné en juin, je trouvais nécessaire de rappeler les forces parlementaires en présence.

elections: last held in four rounds on 29 May, 5, 12, 19 June 2005 (next to be held 2009) election results, seats by group (partis principaux) :

Majorité :

Future Movement Bloc 36; Hariri - Siniora (Sunnite)
Parti Socialiste Progressiste 16; Jumblatt (Druze)
Qornet Shewan 6 : Kataeb / Phalanges (Gemayel, Chrétien) et PNL (Chamoun, Chrétien)
Lebanese Forces 5; (Geagea, Chrétien)

Opposition :

Development and Resistance Bloc 15; Amal, Nabih Berry (Chiite)
Loyalty to the Resistance 14; Hezbollah (Chiite)
Free Patriotic Movement 15; Aoun (Chrétien)
Skaff Bloc 5 ; principalement Chrétien, de Zahlé
Murr Bloc 2 ; 2 parlementaires Chrétiens du Metn dont Michel Murr.
SSNP 2

Voir ici de manière plus précise comment les sièges sont répartis.

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Un pote m'a transmis l'adresse d'un chat robot auquel vous pouvez posez les questions que vous voulez.

Human : Hello Alice
ALICE : Hi there
Human : I've a question
ALICE : ask me anything
Human : who killed rafiq el Hariri ?
ALICE : I think the lone gunman acted alone.
Human: do you think Bachar is the lone gunman ?
ALICE: It depends on what you mean by thinking.
Human: is aoun backed by syria ?
ALICE: Signs point to yes. Ask Paola if he is.
Human: I mean, is Michel Aoun, the lebanese opposition leader, backed by Syria ?
ALICE: Oh I get it. Thanks for explaining that. I think so, but I'm not sure. Ask John Lennon if he is.

J'ai trouvé, Walid Joumblatt se cache derrière ALICE !

lundi, juillet 16, 2007

Un peu de geopolitique : les petromonarchies du Golfe.

Je réorganise mon disque dur, j'en profite pour poster un article en relation avec les petites monarchies du Golfe arabo-persique. Ce sont les 5 États du Conseil de Coopération du Golfe, hors Arabie Saoudite : Qatar, Bahrain, Emirats, Koweit et Oman. A peine 10 millions d'habitants a eux cinq, des émirs et des cheikhs qui se trimballent, immaculés de blanc, attache case en main et lunettes de soleil dans les aéroports de la région (même en pleine nuit), pour servir un bon gros cliche. Ils vous fournissent une bonne partie du réservoir de votre tire. Je me suis penche sur leur environnement régional et international et sur leurs moyens d'action.

Facteurs externes

a/ Intégration régionale : le CCG.

Le Conseil de Coopération du Golfe est avant tout un pacte sécuritaire, qui peu à peu s’est développé vers un modèle d’intégration économique à l’Européenne.

Fondé en 1981, il trouve son origine dans la période trouble de l’année 1979 : la révolution islamique en Iran, l’attaque sur la mosquée de La Mecque par des radicaux saoudiens, l’invasion soviétique en Afghanistan. Cependant, le pacte ne jouera jamais un rôle militaire prépondérant, la priorité ayant été donnée, Etat par Etat, à l’alliance avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avec de lourds contrats d’armements à la clef. La guerre Iran-Irak dans les années 1980 et l’invasion du Koweït donnera raison à cette stratégie. De 1995 à 2004, les six Etats du CCG (y compris Arabie Saoudite) ont importé pour 83 Milliards $ d’armement, principalement des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France (à titre de comparaison, 2,9 Milliard pour l’Iran durant la même période)[1], à titre individuel.

Le CCG « militaire », pris ensemble, est resté lettre morte en pratique, et a développé une stratégie avant tout politique et économique. Au sein du CCG, les acteurs peuvent jouer « cavalier seul », prenons comme exemple la signature d’un accord de libre-échange entre Bahreïn et les Etats-Unis en 2004, ce qui a provoqué, entre autres, l’ire de l’Arabie Saoudite. Comme on peut s’y attendre dans un tel contexte, les autres membres du CCG ont pour la plupart engagé des négociations bilatérales en vue de la signature du même type d’accord.

b/ Une faible marge de manœuvre dans l’environnement régional et international

Sans entrer dans les détails, les Etats de la région ont connu quelques litiges territoriaux : Emirats avec l’Arabie et l’Iran, le Koweït avec l’Irak, le Qatar avec ses voisins. Il faut souligner que le coût stratégique de ces litiges a souvent été beaucoup plus important que la valeur réelle des terres en question. De nombreux litiges ont été apaisés ces dernières années, il faut voir si il s’agit là d’un gage de stabilité.

On peut esquisser l’environnement international de ces Etats selon trois niveaux. L’un très proche constitué par l’Arabie Saoudite, un voisin « encombrant » mais duquel des distances ont été prises depuis 2001. L’environnement proche est constitué de l’Irak et de l’Iran. Le premier est en état de déliquescence. Vis-à-vis du second, malgré quelques tensions territoriales avec les Emirats et le Bahreïn, la volonté est d’éviter d’hypothéquer les relations, juste pour plaire aux Etats-Unis, dont le comportement est jugé imprévisible. Enfin, le troisième niveau, éloigné, est constitué par les Etats-Unis et l’Europe. On aurait pu inclure des puissances régionales, économiques ou politiques, comme Israël, le Pakistan ou l’Inde, mais il fallait limiter le champ de l’étude.

o Royaume d’Arabie Saoudite

Le sentiment particulariste, national, des cinq monarchies étudiées s’est pour l’essentiel construit contre le voisin saoudien : relative tolérance en matière de mœurs et tolérance religieuse. Après avoir découvert, lors de l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990, que les « gens du Golfe » étaient méprisés dans le monde arabe, on a vu se développer progressivement chez ceux-ci le caractère décomplexé d’une identité « khalijienne » (du Golfe). On y trouve une plus grande expression de l’aspiration à la démocratie que dans la plupart des autres Etats de la région, on a vu apparaître des vecteurs comme Al Jaazira, et l’internet y est moins censuré qu’ailleurs, pour l’illustrer par quelques signes.

Les attentats du 11 septembre 2001 de New York et Washington et l’invasion de l’Afghanistan qui a suivi, ont rééquilibré partiellement les rapports américano-saoudiens en faveur des 5 autres membres du CCG. C’est le point de départ d’un mouvement d’émancipation par rapport au grand voisin et frère saoudien.

Les 5 monarchies du Golfe doivent se frayer un chemin entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Les deux grands voisins se présentent comme partenaires, aujourd’hui plus qu’hier, après les tensions dues au contrôle du pèlerinage, au soutien saoudien à l’Irak dans les années 1980, à la saturation du marché pétrolier et la lutte pour l’hégémonie régionale. Ces tensions existent toujours, étant donné que le gouvernement saoudien ajuste régulièrement le niveau de production pour étrangler financièrement la politique économique du gouvernement Ahmedinejad. Les monarchies jouent un rôle mineur dans la querelle et s’emploient à le maximiser, en se rapprochant de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite, ou en critiquant l’un et l’autre par voie médiatique, le tout dans le cadre d’un équilibre subtil.

o Irak

Les monarques du Golfe se sont tous félicité de la chute de Saddam Hussein en Irak, et c’est un sentiment partagé par la population en général. Mais la satisfaction s’arrête là.

On l’a vu, une bonne part de l’opinion publique des pays du Golfe est contre la présence durable des Etats-Unis, que ce soit en Irak ou en stationnement dans les Etats voisins.

Les dirigeants, quant à eux, craignent une déstabilisation régionale due au vide relatif du pouvoir à Bagdad et surtout le prolongement sur leur territoire de la guerre civile irakienne[2]. Au Bahreïn, il y a 70% de Chiites et le pouvoir est aux mains d’une dynastie sunnite. Un tiers de Chiites au Koweït. Il y a aussi la crainte de voir l’insurgence islamiste internationale, qui trouve en Irak un terrain fertile, toucher les autres Etats de la Péninsule.

o Iran

L’histoire récente des pays du Golfe a connu des tensions avec l’Iran. Le Bahreïn, où se trouvent 70% de chiites, ethniquement arabes, est toujours plus ou moins considéré par Téhéran comme une province enlevée par le colonisateur. Les Emirats Arabes Unis se sont vu prendre trois îles par la République Islamique en 1994. Khomeiny n’était pas avare de diatribes contre les Monarchies du Golfe, « vendues aux USA ». Les relations se sont détendues avec Rafsandjani, puis encore plus avec Khatami, mais le discours radical d’Ahmedinejad est moyennement apprécié parmi les dirigeants des Etats monarchiques.

L’Iran est le vainqueur, pour le moment, de la guerre en Irak.

Le vide du pouvoir en Irak a pour effet que l’Iran est désormais vue avec moins de craintes que par le passé parmi les cinq pays du Golfe dont il est question dans ce travail.

Pour une bonne part de la population, son modèle religieux et relativement « pluraliste », par rapport à celui du voisin saoudien, est plus séduisant. La répartition des richesses y est perçu de façon plus équitable en terme de création d’emplois et d’investissement dans les services publics. La distanciation de la République islamique vis-à-vis des USA est en outre appréciée, tant qu’elle n’est pas conflictuelle. L’Iran serait en mesure de retrouver son statut de puissance régionale, non sans rappeler l’époque du Shah. Enfin, le discours radical d’Ahmedinejad est apprécié par la rue, en contraste avec les discours soumis à l’Occident des monarques de l’ensemble de la Péninsule arabique.

L’Iran joue de ce réchauffement des relations avec ses co-riverains du Golfe persique (en tout cas sur le long terme), en laissant comprendre, aux gouvernements irakiens et saoudiens, qu’elle ne permettra pas de laisser réduire l’autonomie des pétromonarchies. Elles constituent en outre un marché ouverts pour l’Iran, un marché de contacts avec des compagnies occidentales, le tout dans le cadre d’une « mondialisation non menaçante »[3].

Le programme nucléaire militaire iranien est probablement en route, et ce, depuis 20 ans. Un Iran nucléaire engendrerait sans doute une prolifération nucléaire, notamment vis-à-vis de l’équilibre régional traditionnel, valable depuis l’Antiquité, le triangle constitué par les actuels Iran, Egypte et Turquie. Au milieu de ce triangle, l’Arabie Saoudite se doterait également de l’arme nucléaire, avec l’appui des Etats-Unis[5].

En décembre 2006, le sommet du CCG a décidé de lancer un programme de recherche nucléaire. Le secrétaire général du Conseil s’est rendu à l’AIEA à Vienne pour discuter d’un programme nucléaire allégé « pour faire face au tarissement des ressources pétrolières » en décembre 2007. Le message, juste dans cette période, ne pouvait être plus clair envers Téhéran.

Une attaque sur l’Iran engendrerait des ripostes iraniennes sur les installations pétrolières dans le Golfe persique, ce qui multiplierait le prix du pétrole par trois[6]. Malgré ce bénéfice, les Etats monarchiques dépendent de leurs ressources et de l’exploitation pétrolières, c’est un intérêt vital avec lequel ils ne pourraient raisonnablement prendre de risque. En outre, le Qatar, site du QG général américain (force aérienne), serait la première cible iranienne, avec le Bahreïn, port d’attache de la 5e flotte américaine. Sans parler de la menace terroriste dans les autres états du Golfe. Ils préfèrent donc reconnaître un leadership à l’Iran plutôt que d’aller vers la confrontation.

o Etats-Unis

Les Etats-Unis ont des intérêts de quatre ordres dans la région :

- l’accès au pétrole et l’assurance que celui-ci soit disponible en masse et à bon marché ;

- les bases militaires de projection, notamment au Bahreïn et au Qatar ;

- le marché de l’armement ;

- la sécurité d’Israël.

L’impopularité des Etats-Unis auprès de l’opinion publique est proportionnelle au degré d’engagement des gouvernements auprès des Américains. Une bonne partie de l’opinion publique, et pas seulement islamiste, voit en la présence américaine dans le Golfe non moins que la Xe croisade, après les huit croisades de 1099-1291 et la colonisation.

Il y a trois développements prévisibles des relations entre les pétromonarchies et les Etats-Unis.

- La continuation actuelle d’une politique US faite de mise en concurrence intensifiée entre clientélismes, avec une forte présence militaire, au risque d’augmenter encore l’antipathie à l’égard de la super-puissance, avec ce que cela comporte de risque terroriste contre les intérêts américains.

- Une intégration régionale de sécurité avec l’aide des Etats-Unis, sur le modèle de l’OTAN après la seconde guerre mondiale, avec l’Arabie Saoudite. Ceci permettrait aux Etats-Unis de rester un peu en retrait de la scène, tout en conservant un fort lien avec ces Etats du Golfe. Ceci ne tient pas compte de changements de régime, hostiles aux Etats-Unis, qui pourraient se produire. Et pour les cinq pétromonarchies, cela signifierait sans doute un retour dans le giron de l’Arabie Saoudite qui y jouerait un rôle central. Sous condition de réglages et de garanties, c’est sans doute le scénario préféré des monarques au pouvoir actuellement.

- La montée du radicalisme anti-américain, plus prévisible dans le premier cas que dans le second ci-dessus. Avec comme corollaire une répression accrue, mais sera-t-elle compatible avec l’évolution démocratique actuelle ? et/ou une distanciation par rapport aux Etats-Unis, avec changement de régime ou non.

L’imposition extérieure d’un agenda politique américain, qui vient s’ajouter à un équilibre régional et un équilibre interne fragile, notamment du fait d’une jeunesse en Etat de frustration, qui se raccroche à l’islamisme et les problèmes de succession (qui empêchent la transition) est un mélange qui peut s’avérer explosif.

Orientations et options diplomatiques dans ce contexte

a/ Moyens de mener une politique extérieure

Etant donné le peu de puissance militaire propre, la faible dimension en superficie (sauf Oman) et en population de ces Etats, l’essentiel de leur diplomatie repose sur les alliances, et en ce qui concerne leur propre politique, sur des moyens financiers.

Malgré les problèmes de chômage et de structure de l’économie, la croissance dans la zone CCG est assez unique au monde, avec des taux entre 5 et 10% en PIB réel[7]. La pression (à la hausse) sur le prix du pétrole ne risque pas de s’affaiblir à moyen terme, en raison des besoins chinois et indiens, le conflit dans le Golfe et la tension autour de l’Iran. Ceci laisse présager des moyens financiers maintenus, sinon accrus.

b/ Diplomatie de projection et de protection

Le Qatar et le Sultanat d’Oman usent d’une diplomatie de projection. Ils projettent à l’extérieur une influence politique, économique ou culturelle.

Le Qatar est engagé dans une partie diplomatique compliquée avec ses voisins. La motivation pour mener une telle stratégie diplomatique est qu’elle est largement protégée par les Etats-Unis et a compris tout l’intérêt de jouer un rôle moteur pour le développement de la démocratie dans la région. Al Jaazira, de par sa liberté de ton et l’accès qu’elle donne à tous les courants politiques, est un outil de propagande et de lutte contre le despotisme des Etats voisins, qui n’apprécient pas du tout ce développement.

Pour Oman, on peut y voir des raisons culturelles et historiques, Mascate est la seule entité de la région à avoir jadis été un empire, on peut y déceler les traces d’une histoire profondément ancrée et un passé glorieux. Le Sultanat ne subit en outre pas de menace directe de la part de ses voisins ni de revendications territoriales.

Les Emirats Arabes Unis, le Koweït et le Bahreïn exercent plutôt une diplomatie de protection. Elle est basée sur la sécurité et l’intégrité territoriale.

Les Emirats sont dans une situation de tension avec l’Iran dans la mesure où trois de ses îles restent annexées par celle-ci. Le Bahreïn est considéré encore vaguement comme une province par l’Iran et, sa population étant constituée de 70% de Chiites, avec un pouvoir sunnite, elle craint la montée des Chiites en Irak. Le Koweït est constitué d’un tiers de Chiites et craint les troubles de l’Irak voisin. C’est en outre un Etat encore traumatisé de la guerre de 1990.

c/ Guerre médiatique entre Etats

L’un des moyens de mener cette diplomatie de projection (dans le cadre d’une soft diplomacy), est la présence médiatique.

Il n’est pas étonnant que les Etats pétroliers investissent des sommes considérables pour orienter les idées et contrer celles qui leur sont défavorables.

Il existe de forts liens culturels et de langue parmi les pays arabes. Ce terrain, occupé naguère exclusivement par la diffusion de films populaires égyptiens ou libanais, ou d’informations formatées d’origine saoudienne, a laissé la place depuis les années 1990, à une information pluraliste et largement diffusée. Ainsi s’est formé un espace public arabe qui juge les politiques des gouvernements du Moyen Orient.

Nous avons déjà abordé le cas d’Al Jaazira, pour le Qatar depuis 1996, qui a mis fin à la domination saoudo-libanaise, mais cette chaîne de télévision, désormais diffusée également en anglais, n’est pas le seul vecteur de « contre-pouvoir ». Il faut noter entre autres Al Hayat, organe de presse qui donne le ton dans les principales rédactions du monde arabe, MBC Television, Al Chark al Wasat (Moyen Orient), organe de presse également très influent.

Or, ce que l’on observe, c’est que tous les journaux et médias panarabes vivent de subventions de l’Etat. Aucun n’est viable per se. Si l’on parle de « contre-pouvoir », c’est essentiellement à l’encontre d’Etats étrangers voisins, et également à l’échelle globale dans le cadre du conflit israélo-palestinien et de l’occupation de l’Irak, mais certainement pas dans une remise en cause du régime du territoire duquel la plupart de ces médias sont diffusés. Il subsiste encore une censure importante, voire une répression physique à l’égard des journalistes, et ce, dans la plupart des pays du Golfe[8].

Approche commune ou cavalier seul

La politique extérieure des cinq petites monarchies du Golfe arabo-persique est tiraillée entre la nécessité de faire bloc pour avoir un poids significatif (CCG, au sein de la Ligue des Etats arabes) et celle de « jouer en solitaire » avec les principaux acteurs régionaux et globaux (Arabie Saoudite, Iran, Etats-Unis) pour maximiser leur gain.

Entre elles, étant donné qu’elles sont concurrentes sur le même marché, elles sont tentées par le jeu de la concurrence, économique et politique. Cependant, elles partagent assez de caractéristiques et de défis en commun que pour adopter des stratégies communes.

Vu de l’extérieur, les Etats-Unis et l’Europe, premiers exportateurs d’hydrocarbures à l’heure actuelle, ne verraient pas d’un bon œil une politique commune trop concordante entre les acteurs de la région (CCG, Iran et Irak) qui pourraient s’entendre sur la production et le prix du pétrole.

Sur le plan régional, l’Iran et l’Arabie Saoudite sont souvent tentées de semer la division entre ces petites monarchies (incitants et menaces), en vue d’obtenir des gains stratégiques dans leur lutte pour l’hégémonie sur la région.

C’est entre ces tendances centripètes et centrifuges qu’évolue la politique extérieure de ces Etats monarchiques du Golfe.

Sources :

Da Lage Olivier, L’Arabie et ses voisins, la revanche des vassaux, Les Cahiers de l’Orient numéro 82, 2006.

Dossier sur l’Arabie Saoudite, Les Cahiers de l’Orient, numéro 82, 2006.

Greenwald Jonathan et Malley Robert, U.S. Security Policy in the Persian Gulf, International Crisis Group, 2004.

Kechichian Joseph A., Can conservative Arab Gulf monarchies endure a fourth war in the Persian Gulf ?, The Middle East Journal, vol.61, numéro 2, printemps 2007.

Khouri Rami G., Top three Gulf security dilemmas, Jordan Times 02/12/2005.

Leveau Rémy et Charillon Frédéric (dir.), Monarchies du Golfe, Les micro-Etats de la péninsule arabique, Paris, La Documentation Française, 2005.

Ménoret Pascal, L’Enigme saoudienne, Les Saoudiens et le monde, 1744-2003, Paris, La Découverte, 2004.

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[1] Greenwald Jonathan et Malley Robert, U.S. Security Policy in the Persian Gulf, International Crisis Group, 2004.

[2] Dénomination appropriée, par exemple, Fearon James D., Iraq’s Civil War, Foreign Affairs, Mars/Avril 2007.

[3] Leveau Rémy, Les monarchies du Golfe, les micro-Etats de la péninsule arabique, La Documentation Française, 2005, p. 18.

[5] Kechichian Joseph, Can conservative arab Gulf monarchies endure a fourth war in the Persian Gulf ?, The Middle East Journal, vol.61, printemps 2007.

[6] Oil prices could triple upon a US invasion of Iran, Arab News, 21 juin 2006.

[7] Azzam Henry T., Gulf States to Continue Strong Economic Growth in 2007, Arab news, 08/01/2007.

[8] Mubarak Ebtihal, Independent Gulf Media Watchdog Soon, Arab News, 15/06/2007.

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